Des internautes adeptes des fausses informations se sont félicités du rachat de Twitter par Elon Musk ce lundi.Selon eux, le nouveau propriétaire permettra de libérer entièrement la parole sur le réseau social.En réalité, la plateforme devra être soumise aux règles européennes en la matière.
C'est la fin de la "dictature sur Twitter". Voici le message diffusé par l'un des principaux influenceurs de la sphère de la désinformation. Banni de Twitter il y a plus d'un an, Silvano Trotta s'est réfugié sur Telegram. C'est là qu'il a salué, auprès de ses quelque 158.800 abonnés, le rachat du réseau social par Elon Musk, annoncé ce lundi 25 avril dans la soirée.
Le Digital Services Act s'appliquera à Twitter
Car, comme nous vous l'expliquons dans cet article, l'objectif du patron de Tesla et de SpaceX lors de ce rachat à 44 milliards de dollars était clair : défendre la liberté d'expression. Et alléger la modération. Or, comme le milliardaire, nombreux sont les internautes à estimer que la modération est trop forte sur la plateforme. L'annonce a donc provoqué une vague d'espoir chez les adeptes des fausses informations. "Ce soir, la liberté retrouve un peu de force", écrit ainsi Silvano Trotta, "testons le Twitter débridé", ajoute un autre, accompagnant son message de fausses informations sur l'épidémie de Covid-19. En tête de cette sphère, le blog France Soir. "Elon Musk rachète Twitter... avec la liberté d'expression ?", titrait le site au moment de l'annonce. Une salve d'applaudissements rapidement rattrapée par la réalité.
Il y a des choses intéressantes dans ce qu’ @elonmusk veut impulser pour @Twitter , mais rappelons que le #DigitalServicesAct - et donc l’obligation de lutter contre la désinformation, la haine en ligne, etc. - s’appliquera quelle que soit l’idéologie de son propriétaire. #PFUE2022 — Cédric O (@cedric_o) April 25, 2022
Dans la soirée, Cédric O a en effet rappelé que le Digital Services Act s'appliquait dans l'Union européenne "quelle que soit le propriétaire du réseau social". Le Secrétaire d'État chargé du Numérique fait référence au nouveau règlement sur les services numériques, conclu ce samedi par le Parlement européen. Ce texte, qui s'appliquera dans quelques mois une fois son parcours législatif achevé, contraint en effet les plateformes de "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" à la modération. Objectif : lutter contre les contenus illégaux, notamment avec l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite aux yeux des lois nationales et européennes. Il contraint également les plateformes à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" cette loi. Fort de ses plus de 83 millions d'abonnés, Twitter devra donc effectivement se plier à ces règles, n'en déplaise à son nouveau propriétaire.
Une théorie confirmée ce mardi par le commissaire européen au Marché intérieur. Twitter "devra s'adapter totalement aux règles européennes", a affirmé Thierry Breton à l'AFP, soulignant par ailleurs que "s'il n'y avait pas eu le Digital Services Act, on aurait pu avoir un Twitter qui fait des choses peut-être contraires à l'intérêt général européen". Avec ce nouveau texte, il reviendra donc à Elon Musk de s'adapter au marché européen.
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