La pauvreté s'aggrave en France, alerte le Secours catholique dans son rapport annuel publié ce mardi 14 novembre.L'association pointe notamment les femmes et les enfants qui en sont les premières victimes.
C'est le nouveau visage de la pauvreté en France : les femmes avec enfants sont de plus en plus nombreuses à avoir besoin d’aide, constate le Secours catholique dans son rapport statistique annuel publié ce mardi 14 novembre. Si elles sont devenues majoritaires (57,5% en 2022, contre 51% en 1989), ce n’est pas un hasard : "celles qui travaillent sont moins bien payées, plus souvent à temps partiel subi, et leurs carrières hachées se traduisent par de faibles retraites. D’autres voudraient bien travailler, mais leur situation administrative les en empêche", souligne l'association.
1/4 des bénéficiaires sont des mères isolées
Au total, le Secours catholique a accueilli l'an dernier en France un million de personnes, qui ont bénéficié de différents services, comme une aide alimentaire ou un accompagnement social. Parmi ces personnes, les ménages composés d'un seul adulte sont surreprésentés (75%). Il s'agit surtout de mères isolées (25,7%) et de femmes seules (20,9%). Nombre d'entre elles frappent à la porte de l'association après une séparation ou un divorce. En effet, les femmes "subissent davantage le poids des ruptures conjugales" et "assument, trop souvent seules, la charge des enfants".
La précarité féminine a régulièrement augmenté ces dernières décennies, alors que la pauvreté touchait de façon égale hommes et femmes jusqu'au début des années 2000, constate le Secours catholique qui précise que le revenu médian des personnes accueillies par l'association s'est établi à 538 euros par mois en 2022. Cela représente un budget journalier de 18 euros pour subvenir à l'ensemble des besoins du ménage. Ce montant correspond à moins de la moitié du seuil de pauvreté, estimé par le Secours catholique à 1211 euros cette année-là.
Surtout, en tenant compte de l'inflation, qui affecte particulièrement les prix des produits alimentaires et de l'énergie, cela représente un recul de 7,6% de revenus. "Les plus pauvres sont frappés par l'inflation, l'étau se resserre, les privations sont plus importantes sur des choses pas forcément visibles, comme le chauffage ou l'alimentation", commente auprès de l'AFP Adelaïde Bertrand, déléguée générale du Secours catholique.
Pour lutter contre la pauvreté, l'association recommande notamment d'indexer les minimas sociaux sur le Smic, d'étendre le RSA et de lutter contre le non-recours aux prestations sociales en rendant les services sociaux plus accessibles.