PROPOS POLÉMIQUES - Le président de la Conférence des évêques de France a assuré que le secret de la confession était "plus fort que les lois de la République", après la publication du rapport sur les crimes sexuels dans l'Église. Il est convoqué par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ce mardi.
Des propos qui font réagir. Après la publication du rapport Sauvé pointant les crimes sexuels commis dans l'Église depuis 1950, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Éric de Moulins-Beaufort, a déclaré que le "secret de la confession" était "plus fort que les lois de la République". "Il n'est pas permis à un prêtre de faire usage de ce qu'il a entendu en confession, et donc il ne peut en aucun cas signaler aux autorités judiciaires un pénitent", relevait-il déjà dans une note datée du 8 décembre dernier.
Ces propos, qui ont provoqué une déferlante de réactions, sont arrivés jusqu'aux oreilles de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, en charge des cultes. Ce jeudi, il a décidé de convoquer le président de la CEF. "Le président des évêques va être reçu par le ministre de l'Intérieur", a annoncé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'issue du conseil des ministres.
Cet entretien aura lieu mardi 12 octobre, à 14 h, a précisé Éric de Moulins-Beaufort dans un communiqué.
"Rien de plus fort que les lois de la République", rappelle Gabriel Attal
"Il n'y a rien de plus fort que les lois de la République dans notre pays", a martelé le porte-parole du gouvernement. "Le président de la République a demandé au ministre de l'Intérieur de recevoir le président de la Conférence des évêques de France pour que les choses soient claires."
Éric de Moulins-Beaufort a cependant assuré être à la recherche d'une alternative à la levée de ce secret. "Il faut que nous trouvions un moyen de le faire autrement", a-t-il expliqué, précisant que la CEF regarderait "de très près la recommandation" de la commission à l'origine du rapport Sauvé.
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Cette dernière a préconisé aux autorités de l'Église de relayer un message clair aux confesseurs et aux fidèles, sur l'obligation du confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles infligées à un mineur ou à une personne vulnérable. "Il ne faut pas opposer le secret de la confession aux lois de la République puisque celles-ci n'imposent pas sa levée", estime le président du CEF. "Le droit canonique qui impose aux prêtres le secret de confession comme absolu et inviolable [...] n'est pas donc pas contraire au droit pénal français", a-t-il précisé dans un communiqué publié mercredi soir.