DÉLOYAL - A deux mois de Noël, qui représente 60 % de leurs ventes annuelles, les magasins de jouets s'inquiètent de leur fermeture. Et dénoncent la concurrence que représentent les rayons jeux des hypermarchés restés ouverts.
Les magasins de jouets rideaux fermés à deux mois de Noël ? Leur Fédération a décidé de passer à l'offensive en lançant "une grande pétition nationale pour obtenir le soutien des Français" et leur "réouverture rapide" durant ce nouveau confinement.
"Les parents et les grands-parents ne comprennent pas la décision du gouvernement d’interdire aux magasins de jouets de vendre des jouets à Noël. Nous recevons des centaines de milliers de témoignages de soutien. A cette incompréhension se rajoute une grande inquiétude : comment trouver les jouets pour les enfants ? Car sans les magasins de jouets, le Père Noël ne pourra pas passer partout", y écrit la Fédération des Commerces spécialistes des Jouets et des Produits de l’Enfant (FCJPE).
"C’est aussi un choc économique car les magasins de jouets réalisent 60% de leurs ventes à Noël ! Et pour cela, tous les stocks sont déjà en magasin, puisque les commandes ont été passées durant le premier semestre. Pour l’ensemble des magasins de jouets, cela représente plus de 800 millions d’euros de marchandises. Si les magasins ne peuvent pas rouvrir vite, ils ne pourront pas payer les fabricants de jouets. Ce sera la faillite pour beaucoup de magasins de proximité !", ajoute la Fédération, qui s'insurge en soulignant que "pendant ce temps-là, les grandes surfaces et les sites internet vendent des jouets, sans raison valable !"
Un référé devant le Conseil d'Etat
Pour faire entendre sa voix, en plus de cette pétition, la Fédération des commerces de jouets a déposé un référé devant le Conseil d’État "pour violation manifeste du principe d’égale concurrence", arguant que cela aura des "conséquences désastreuses pour les entreprises spécialistes du jouet, qui réalisent plus de la moitié de leurs ventes sur les trois derniers mois de l’année et représentent 20.000 emplois directs ou indirects en France", tout en ajoutant que "ce principe constitue le fondement des principes de libre concurrence et de liberté d’entreprendre. Aucun handicap ne doit fausser la compétition. Le gouvernement est tenu de respecter et faire respecter ce principe", dénonce la FCJPE.
Les libraires, qui ont également dû fermer boutique, avaient eux aussi protesté contre l’ouverture des rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées. Les ministres de l’Économie et de la Culture ont refusé l’ouverture des librairies mais annoncé vendredi que les grandes surfaces devaient fermer leurs rayons culturels, par "souci d’équité".
Mais pour les commerces de jouets, une telle décision ne suffit pas. La Fédération demande donc au gouvernement que leurs magasins soient inscrits dans la liste des secteurs essentiels bénéficiant d’une autorisation d’ouverture durant le confinement. "Nous demandons que cette décision soit prise dans les plus courts délais, car attendre les nouvelles annonces dans 15 jours signifie une perte de 2 mois de chiffres d'affaires. Et pire encore si nous restons fermés pendant tout le confinement", précise-t-elle.
Et la liste des mécontents pourraient encore s'allonger avec les magasins de décoration qui dénoncent le fait que certaines grandes enseignes de bricolage puissent rester ouvertes et donc vendre des articles pour la maison, quand eux n'y sont plus autorisés.
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