Recyclage et anti-gaspillage : ces nouvelles mesures du gouvernement qui vont changer notre quotidien

Publié le 23 avril 2018 à 19h19, mis à jour le 23 avril 2018 à 19h26

Source : JT 13h Semaine

ÉCOLOGIE - En visite dans l'usine SEB de Mayenne, Edouard Philippe a présenté plusieurs mesures pour réduire le gaspillage et améliorer le recyclage. Certaines d'entre elles devraient être effectives dès "les semaines à venir". LCI vous dit ce que ce plan va changer dans votre quotidien.

"Il y a une obsolescence dont nous sommes certains qu'elle est programmée, c'est celle de notre planète", a déclaré ce lundi matin Edouard Philippe. Le Premier ministre visitait l'usine SEB à Mayenne (en Mayenne), groupe qui garantit en France la réparabilité de 93% de ses produits pendant 10 ans. Il en a profité pour présenter un "plan de bataille" de cinquante mesures pour réduire le gaspillage et favoriser le recyclage. Celui-ci s'inspire des propositions récoltées sur la plateforme de consultation publique lancée en octobre 2017, mais aussi de celles d’acteurs concernés et d'expériences réalisées dans d'autre pays. Il devrait débuter dès cette année.

Une meilleure transparence des constructeurs

Tout consommateur a un jour connu la cafetière ou la brosse à dents électrique qui lâche au bout de deux semaines d'utilisation. Heureusement, la garantie légale de conformité existe... mais est très peu ébruitée par les constructeurs. En 2016, un contrôle DGCCRF sur 400 entreprises avait montré que, dans 50% des cas, le consommateur "ne disposait pas de la bonne information ou alors d'une information trop confuse", explique la feuille de route mise en ligne par le ministère de la Transition Écologique et Solidaire. De nombreux appareils finissent donc à la déchetterie sans avoir pu être réparés ni indemnisés à leurs propriétaires.

L'une des premières mesures du plan anti-gaspillage, qui devrait être mise en place dans "les prochaines semaines", envisage tout d'abord d'obliger les industriels à mieux informer leurs clients. Elle prévoit aussi l'ouverture d'un portail permettant aux consommateurs de "déposer facilement une plainte et d’assurer son suivi auprès des services dela DGCCRF lorsque les entreprises ne respectent pas la garantie légale de conformité". 

A partir de 2020, le gouvernement compte par ailleurs rendre obligatoire un affichage qui indiquera si les produits électroménagers ou électroniques et les meubles sont réparables, ou non, ainsi que leur espérance de vie. L'absence de disponibilité de certaines pièces détachée devra également être affichée. Un consommateur qui veut acheter sèche-cheveux se verra donc par exemple informé qu'il a été conçu pour durer six ans mais qu'il est réparable, à conditions que les pièces à changer soient bien mises à disposition par le constructeur.

Des logos plus clairs

Pour faciliter le recyclage, certaines mesures du plan anti-gaspillage devraient également voir le jour dans les prochaines années. Ainsi, un logo représentant un personnage faisant le tri sera d'autre part apposé "à compter de 2021" sur "tous les produits recyclables à destination des ménages". Le logo comportant deux flèches inversées, façon ying et yang, sera lui supprimé. Trompeur, ce symbole indique seulement que le fabriquant paie une taxe pour le recyclage.

"On le sait depuis le préfet Poubelle : pour que le recyclage devienne un réflexe, il faut qu’il soit facile, bien structuré et bien encadré", a assuré Edouard Philippe. A partir de 2022, les poubelles de tri pour les emballages, qui arboraient jusque-là différentes couleurs selon les régions, seront donc uniformisées en France. Elles adopteront toutes le jaune.

Le retour de la consigne

La consigne devrait, elle, faire son grand retour. Car, alors que le taux de collecte des bouteilles en plastique est de 55%, le gouvernement voudrait le voir atteindre 100% d'ici 2025. Ces consignes ne seraient dans un premier temps uniquement déployées dans les rues ou les gares des villes volontaires pour collecter les bouteilles en plastique et les canettes en métal. Mais contrairement aux consignes "classiques", ces consignes dites "solidaires" ne devraient pas rapporter d'argent au consommateur. Les collectivités qui les mettent en place devront en revanche s'engager à financer une grande cause environnementale ou pour la santé. L'expérimentation est prévue pour durer 5 ans, avant sa possible généralisation au niveau national.

Enfin, Edouard Philippe a déclarer vouloir pousser les producteurs de cigarettes à mener des campagnes pour faire changer les attitudes des fumeurs qui jettent les mégots dans les lieux publics. "A eux d’inciter les fumeurs à changer leurs habitudes et de financer le ramassage, aujourd’hui à la charge des collectivités", a-t-il déclaré.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info