Des militants du collectif Alternatiba Paris ont lancé une opération de soutien aux éboueurs en grève contre la réforme des retraites.Nommée "Christophe Maé", en référence au chanteur et à son tube "On s'attache", leur action consiste à attacher les poubelles entre elles avec des serflex.Une astuce qui vise à les empêcher de ramasser les déchets, qui s'accumulent dans les rues de Paris depuis une dizaine de jours.
Nom de code : opération "Christophe Maé". Objectif : ralentir le ramassage des ordures. Alors que les rues de la capitale croulent sous les détritus, des militants du collectif Alternatiba Paris, engagé notamment contre la réforme des retraites, se sont inspirés d'un des tubes du chanteur, On s'attache, pour soutenir les éboueurs en grève. Dans une vidéo sous forme de tutoriel, mise en ligne le 18 mars, une activiste montre comment "empêcher le ramassage des poubelles" par les agents réquisitionnés par la préfecture. Pour ce faire, elle utilise un collier de serrage en plastique afin d'attacher les poubelles les unes aux autres.
"Il faut prendre deux poubelles, si possible pleines, et insérer le serflex. Attention, chaque essai est définitif", met en garde (voir la vidéo ci-dessous) la militante, qui explique la marche à suivre jusqu'à ce que les deux poubelles soient reliées entre elles.
Pour aider les éboueurs en grève, face à leur réquisition, empêchez le ramassage des poubelles en attachant les unes aux autres avec des serflex ! Tuto ici ⬇️ #ReformesDesRetraites pic.twitter.com/aTTDL4ifx7 — Alternatiba Paris (@alternatiba75) March 18, 2023
"Ça vaut bien le coup d'utiliser quelques serflexs"
Une opération d'entrave que justifie Alternatiba Paris. "Face au mouvement massif de grève des éboueurs, le gouvernement a décidé de réquisitionner les travailleurs. Relier entre elles les poubelles les empêchent de les collecter, les éboueurs ne pouvant pas avoir d'objets tranchants", explique sur Twitter le mouvement citoyen de mobilisation sur le dérèglement climatique.
"Ces déchets visibles, c'est un moyen de visibiliser notre surconsommation et surproduction, notamment dans les quartiers riches. C'est un moyen de montrer l'importance des éboueurs, pourtant dévalorisés, sous-payés, maltraités. Tous ces déchets ont rapidement énervé les plus riches, habituellement préservés de tout. Maintenant que l'opposition à la réforme arrive en bas de chez eux, ils ne peuvent plus l'ignorer", poursuit-il. "Pour tout ça, ça vaut bien le coup d'utiliser quelques serflex en plastique !"
À Paris, les poubelles jonchent toujours les trottoirs. La quantité de déchets a baissé à 9300 tonnes, lundi 20 mars, après un pic de 10.000 tonnes à la veille du week-end. À ce rythme, il faudra encore une dizaine de jours pour tout débarrasser.
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