Grève du 7 février : transports, écoles... Ce qui vous attend mardi

par Pierre Antoine VALADE
Publié le 5 février 2023 à 21h30, mis à jour le 6 février 2023 à 21h14

Source : JT 20h Semaine

Contre le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement, un nouvel appel à la grève a été lancé par les organisations syndicales le mardi 7 février.
Ce sera le troisième round, après les journées du 19 et du 31 janvier.
Transports à l’arrêt, écoles fermées… On fait le point sur les difficultés à venir.

Une semaine après la deuxième journée de mobilisation ayant rassemblé 1,27 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur, et 2,8 millions selon la CGT, les syndicats vont se retrouver dans la rue ce mardi 7 février pour s'opposer au projet de réforme des retraites du gouvernement qui prévoit notamment de décaler l'âge de départ légal de 62 à 64 ans. Une nouvelle journée noire en perspective, de nombreux secteurs ont déjà annoncé que leur activité serait ralentie. 

À la RATP

À Paris, la RATP prévoit "un trafic très perturbé" dans le métro. Aucune ligne ne devrait être entièrement fermée, contrairement aux grèves précédentes. Les lignes 1 et 14 (automatiques) fonctionneront normalement, de même que la 3 bis. Un train sur 2 circulera sur la ligne 4. 

Pour les lignes 8 et 13, les rames seront moins fréquentes avec des ouvertures à des heures de pointe élargies, de 6 h 30 à 9 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30. Les lignes 3, 10 et 11 fonctionneront également à des heures de pointe élargies et très variables, mais sur toute leur longueur, avec 1 rame sur 2 ou 1 rame sur 3. Les lignes 2, 5, 6, 7, 7bis, 9 et 12 fonctionneront toute la journée de 05 h 30 ou 06 h 00 à 20 h 00, 21 h 00 ou 22 h 00, avec 1 rame sur 3 dans le pire des cas, 2 sur 5 au mieux.

Sur toutes ces lignes, un certain nombre de stations resteront fermées, comme Alésia, Barbara, Hôtel de Ville, Opéra, Réaumur-Sébastopol ou République. Ces perturbations ne devraient pas être les dernières, puisqu'à la RATP, l'intersyndicale a déjà appelé à renouveler la grève le samedi 11 février, 4e journée de mobilisation.

Du côté des RER, trams et bus

La RATP a annoncé un trafic "très perturbé" du côté des RER. On comptera 3 trains sur 5 en moyenne sur le RER A, et 1 sur 2 sur les branches de Cergy et Poissy exploitées par la SNCF. Sur le RER B, la RATP table sur 1 train sur 2 au sud et la SNCF sur 1 sur 3 aux heures de pointe et 1 train sur 2 aux heures creuses au nord, l'interconnexion n'étant pas assurée entre les deux à Gare du Nord. Du côté des transiliens, la SNCF prévoit 3 trains sur 3 sur la ligne U, 1 train sur 3 en moyenne sur les lignes C, H, J, K, L et N, 2 trains sur 5 sur les lignes E et P, 1 train sur 5 sur la R et seulement 1 train sur 6 sur le RER D qui sera en partie fermé.

La situation devrait être bien meilleure pour les autobus RATP, avec 8 passages sur 10 à Paris et en petite couronne. Toutes les lignes doivent fonctionner. Côté tramways, RATP et SNCF prévoient un trafic normal sur toutes les lignes. La RATP avait effectivement annoncé un trafic "légèrement perturbé sur le réseau Bus et normal sur le réseau Tramway".

À la SNCF

Le trafic sera en particulier "fortement perturbé" pour les trains, TGV comme TER, bien que les prévisions montrent une situation un peu moins tendue que lors de la précédente journée d'action, le 31 janvier. La SNCF recommande aux voyageurs de vérifier la circulation de leur train à partir de lundi 17h.

Sur les grandes lignes, la SNCF prévoit un TGV sur deux en moyenne (c'était un sur trois mardi 31 janvier) : deux TGV sur cinq sur l'axe Nord, un sur deux dans l'Est, un sur trois sur l'arc Atlantique et deux sur cinq pour le Sud-Est, de province à province et les Ouigo. Pour les TER, trois trains sur 10 sont attendus. Cela représente l'annulation de 55% de ses TGV, 78% de ses Intercités et 68% de ses TER. Lors de la dernière journée de grève, les prévisions s'étaient révélées conformes à la réalité.

À l'international, la situation variera : trois Eurostar sur quatre rouleront, un Lyria sur deux, et les Thalys seront "légèrement perturbés". Quant aux autres liaisons internationales, un train sur trois en moyenne sera au départ. La CGT Cheminots et SUD Rail maintiennent leur appel à débrayer aussi le mercredi 8 février, mais SNCF Voyageurs ne donnera ses prévisions que mardi vers 17 h 00, selon un porte-parole.

Dans l'aviation

Dans les airs, les autorités affichent des prévisions identiques à celles émises pour les deux précédentes journées de grève : un vol sur cinq annulé préventivement à l'aéroport parisien d'Orly, du fait du débrayage de contrôleurs du ciel. En dépit de ces mesures préventives, "des perturbations et des retards sont à prévoir", ajoute l'organisme supervisant en France le transport aérien. 

Pour "limiter les perturbations du trafic", la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a indiqué qu'elle appliquera de nouveau le service minimum dans les services de navigation des aéroports et dans les cinq Centres en route de la navigation aérienne du pays (CRNA, qui contrôle les aéronefs dits "en route", c’est-à-dire dans un espace au-dessus de 6.000 m).

La DGAC "a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 20% pour la journée du mardi 7 février sur l’aéroport de Paris-Orly", a-t-elle communiqué, une mesure similaire à celle prise pour la précédente journée de mobilisation sociale, tout juste une semaine avant. Le préavis de grève national interprofessionnel, lié au projet de réforme des retraites, "a été relayé par plusieurs syndicats représentatifs des contrôleurs aériens", a indiqué la DGAC. Elle a invité les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage, et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol.

Dans l'éducation

Pour l'heure, seules des informations pour Paris nous sont parvenus. Comme pour le 31 janvier, les écoles parisiennes seront encore nombreuses à être en grève mardi 7 février. "Sur 645 écoles, au moins 60 seront complètement fermées et nous estimons à 50% le pourcentage de grévistes au sein de notre académie", a annoncé le Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Écoles et PEGC (SNUipp-FSU) de Paris, dans un communiqué.

Le nombre de grévistes partout en France n'a pas été estimé par les syndicats. La mobilisation devrait néanmoins être moins suivie, les enseignants de la zone A étant en vacances. Le 31 janvier, un quart des professeurs avaient fait grève.

Dans l'énergie

Des actions ont débuté dans le secteur de l'énergie lundi 6 février et devraient se poursuivre jusqu'à mercredi, à l'appel de la Fédération CGT de l'énergie. Quelques baisses de charge ont été enregistrées dans les centrales nucléaires d'EDF, à la veille de la journée nationale d'action. Pas d'arrêt de la production dans les raffineries est néanmoins en vue. 

"Le seul impact sur l'outil de travail, ça va être des baisses de débit de production, mais pas un arrêt", a expliqué Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe. Les fédérations CGT de l'Énergie, de la Chimie, des ports et docks et de cheminots avaient par ailleurs formalisé vendredi dans un tract leur volonté de mener ensemble la grève et des actions communes sur le terrain, mardi et mercredi.


Pierre Antoine VALADE

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