Grève du 7 mars : Énergie, transports, écoles... À quoi va ressembler votre mardi ?

par TD avec AFP
Publié le 5 mars 2023 à 13h17, mis à jour le 6 mars 2023 à 11h13

Source : TF1 Info

Alors que l'examen de la réforme des retraites se poursuit au Sénat, une grande journée de mobilisation aura lieu mardi, le 7 mars.
TF1info fait le point sur les actions prévues dans les différents secteurs d'activité.

Mise en suspens le temps des vacances d'hiver, la mobilisation sociale reprend de plus belle le mardi 7 mars avec, pour l'intersyndicale, un objectif clair : "Mettre la France à l'arrêt". Une journée dédiée à la lutte contre la réforme des retraites qui s'accompagne d'appels à des mouvements de grève massifs, voire reconductibles dans de nombreuses branches d'activité. À quoi faut-il s'attendre ? On fait le point secteur par secteur.

Des transport très perturbés

Des "perturbations majeures" sont attendues, selon les prévisions de la SNCF et de la RATP. En particulier à Paris et dans sa région, comme l'a annoncé Île-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité des transports dans la région francilienne. Signe que le gouvernement se prépare à une forte mobilisation, le ministre des Transports Clément Beaune a incité cette semaine l'ensemble des Français qui en ont la possibilité à télétravailler. "Le 7", a-t-il pressenti, "ça va être dur."

Le trafic sera "fortement perturbé sur l'ensemble des lignes opérées par SNCF Voyageurs", avec un train sur cinq en moyenne pour les TGV Inoui et Ouigo, selon la SNCF, dont l'ensemble des syndicats a appelé à un mouvement de grève reconductible. Côté Ile-de-France, les RER A et B circuleront au tiers de leur capacité, les RER C et D à hauteur de 1 train sur 5. Le RER E, lui, verra passer un train sur dix mardi. Le trafic TER sera aussi très fortement perturbé dans toutes les régions.

Dans le secteur aérien, le mouvement social incite la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) à demander une réorganisation aux compagnies. Ces dernières sont invitées à réduire leurs programmes de vols, le mardi et le mercredi, de 20% à Paris-Charles-de-Gaulle et de 30% à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse. Air France pense être en mesure d’assurer "près de 8 vols sur 10, dont la totalité de ses vols long-courriers". Mais il s'agit uniquement de prévisions puisque "des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure".

Industrie et énergie déjà sur le pont

Dans le secteur de l'énergie, les salariés n'ont pas attendu le 7 mars : le mouvement a en effet démarré dès vendredi après-midi à l'appel de la CGT. Une action décidée en raison de l'ouverture du débat samedi au Sénat : l'examen de l'article 1 du texte porte sur la suppression des régimes spéciaux de retraite, parmi lesquels celui dont bénéficient les énergéticiens. Le mouvement "a vocation à s'étendre", confie-t-on du côté de la CGT, "a minima jusqu'au 7 et a maxima jusqu'à la gagne". Des représentants syndicaux évoquent "une semaine noire dans l'énergie", marquées par des blocages, des coupures ciblées, mais également des occupations de sites. Il faut aussi s'attendre à des opérations "Robin des Bois" telles que la coupure des radars routiers.

Un appel à la grève reconductible est aussi lancé dans les raffineries. La volonté affichée est assez simple : "Bloquer l'ensemble de l'économie", tant au niveau de la production que de la distribution ou de l'importation de carburant. Les expéditions des raffineries vers les dépôts devraient être mises en pause et pourraient être suivies d'un arrêt pur et simple des raffineries si le mouvement se prolongeait au moins trois jours.

Les avitailleurs, chargés d'approvisionner les avions, doivent eux aussi se joindre à la grève dans les aéroports : la CGT, premier syndicat du secteur, anticipe un impact "immédiat".  Mobilisation aussi à prévoir dans les branches pétrole et chimie, y compris dans le secteur pharmaceutique. Dans une multitude de secteurs industriels, les appels à la grève sont relayés : métallurgie, aéronautique, automobile, sidérurgie... En ce qui concerne l'agroalimentaire, la CGT incite les grands sucriers français à se mettre à l'arrêt à partir de mardi. De même dans les abattoirs du groupe Bigard, où l'on fustige des "conditions de travail déplorables" qui "usent les organismes à grande vitesse". Il faudra potentiellement s'attendre à des initiatives inhabituelles à partir du 7 mars : chantiers à l'arrêt, rideaux de magasins fermés, péages ouverts ou routes bloquées sont par exemple évoqués dans les rangs des syndicats.

L'incertitude dans les écoles

Tout laisse à croire que les perturbations dans les établissements scolaires seront très marquées. Les sept principaux syndicats enseignants appellent en effet à "fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services" le 7 mars. Outre la réforme des retraites, le monde enseignant s'oppose au gouvernement sur la question salariale, qui vient aiguiser les tensions. Le Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré, attendra lundi pour donner ses prévisions de grévistes : elles concerneront les écoles maternelles et élémentaires. Il ne faudra toutefois pas espérer des chiffres pour les collèges ou les lycées puisque dans le second degré, les professeurs ne sont pas obligés de se déclarer grévistes 48 heures avant un mouvement social. 

La mobilisation des jeunes est également possible, avec des blocages sporadiques par des lycéens attendus. Il en va de même pour les facs, bien qu'elles se soient jusqu'à présent assez peu engagées. "Bloquez tout ce que vous pouvez" à partir du 7 mars, lançait au cours des derniers jours le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Notons que les organisations étudiantes et lycéennes souhaitent "durcir le mouvement" et prévoient une journée de mobilisation de la jeunesse deux jours plus tard, le 9 mars.

Les routiers aussi engagés ?

Le "mardi noir" prévu le 7 mars pourrait être renforcé par le soutien des routiers au mouvement. "Les confédérations appellent à mettre la France à l’arrêt, nous allons prendre notre part", a par exemple indiqué le secrétaire général de la CFDT Route, majoritaire dans le secteur. Du côté de FO Transports, on souhaite "durcir le ton pour faire plier le gouvernement", confirmant une montée en puissance. Si certains syndicats ont lancé un appel au débrayage dès ce dimanche soir, la majorité entend concentrer ses actions les 7 et 8 mars. 

Les chauffeurs prévoient non seulement de cesser le travail, mais aussi de conduire des blocages, en particulier au niveau des plates-formes logistiques, ainsi que dans des zones industrielles. Si le mouvement dure plusieurs jours, des difficultés d'approvisionnement pourraient rapidement survenir dans la grande distribution. Opérations escargot et barrages filtrants sont enfin à prévoir sur les routes.

Plus de 300 manifestations dans l'Hexagone

Le 7 mars coïncide avec la fin de la période des vacances d'hiver. Des retours de nature à augmenter le nombre de manifestants ? Si l'on en croit une note des services de renseignement, ce sont entre 1,1 million et 1,4 million de personnes qui sont anticipées dans la rue. Pas moins de 325 actions sont d'ailleurs recensées, et 60.000 à 90.000 manifestants seraient attendus à Paris. 

Dans les rangs de la CGT, Philippe Martinez se réjouit d'un nombre d'actions annoncé en hausse, battant un record de 253 atteint le 31 janvier. Les Français "sont de plus en plus nombreux à croire possible un recul du gouvernement", assure-t-il, confiant.


TD avec AFP

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