La bataille des retraites

Réforme des retraites : comment s'organisent les manifestants des cortèges "sauvages"

Publié le 22 mars 2023 à 14h54
JT Perso

Source : TF1 Info

L'opposition à la réforme des retraites a pris un nouveau tournant.
Les manifestations "sauvages" se sont substituées aux cortèges syndicaux.
Une mobilisation qui s'organise sur Telegram.

Comme un air de déjà-vu. Lassés des cortèges syndicaux bien organisés et face à l'emploi du 49.3 par le gouvernement, les opposants à la réforme des retraites ont choisi la solution de la mobilisation non déclarée. Depuis ce jeudi 16 mars, les manifestations ont pris un tournant plus radical, devenant "sauvages". Mais comment s'organisent ces jeunes militants prêts à en découdre ?

Visuels et informations au fil de l'action

Quatre ans après le saccage des Champs-Élysées par des Gilets jaunes, la France semble connaître un nouveau mouvement non structuré. Sur les visuels qui apparaissent sur les écrans des smartphones, certains rendez-vous sont même présentés comme des "actes". Mais au lieu des "événements" lancés sur des groupes Facebook, c'est désormais sur Telegram que les rendez-vous sont donnés. Cette nouvelle forme d'action s'appuie sur des réseaux militants déjà existants. Et connectés de manière permanente sur cette messagerie cryptée. 

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Les appels naissent dans de petits groupes confidentiels. Des affiches à l'esthétique léchée et vindicative, dont les auteurs sont difficilement identifiables, sont créées. Les rendez-vous sont ensuite relayés sur des chaînes publiques et par des collectifs déjà bien implantés, souvent proches de la mouvance d'extrême gauche, parfois même des réseaux black block. Samedi, par exemple, un visuel montrant Emmanuel Macron devant un arrière-plan en flamme était devenu viral, juste avant l'interdiction de rassemblement place de la Concorde, à Paris.

C'est aussi sur cette messagerie qu'au fil des événements, les internautes donnent des indications. "Rue Rivoli", lit-on sobrement sur une chaîne. "La police arrive, besoin de renforts", prévient-on plus tard sur une autre. Et entre chaque action coup de poing, des messages sont partagés par dizaines. Prises de parole des membres du gouvernement, "riot porn" et dénonciations des violences policières, les échanges agrègent les colères et mobilisent les jeunes "déters", comme le veut le slogan. 

Sur Telegram, un visuel appelant à une "action coup de poing", le dimanche 19 mars
Sur Telegram, un visuel appelant à une "action coup de poing", le dimanche 19 mars - Capture d'écran / Telegram

Une nouvelle façon de faire entendre la colère de ces militants désireux d'un "mouvement offensif". Comme l'avait lancé Jean, étudiant à Paris VIII, sous les applaudissements des manifestants réunis jeudi : "L'intersyndicale est morte ! C'est le début d'autre chose."


Felicia SIDERIS

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