La réforme des retraites présentée, oppositions et syndicats vent debout

Réforme des retraites : les syndicats veulent lancer la contestation sociale en janvier

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Publié le 11 décembre 2022 à 10h45
JT Perso

Source : TF1 Info

Souvent divisés, les syndicats rejettent aujourd'hui en bloc le projet de réforme des retraites.
Ils comptent sur le début d'année pour faire entendre leur voix et déclencher une large mobilisation.
Un mouvement social en gestation que la France insoumise compte bien attiser.

La présentation détaillée de la réforme des retraites par Elisabeth Borne est attendue le 15 décembre, mais c'est en janvier que le projet de loi est attendu à l'Assemblée. Un calendrier que les syndicats ont bien en tête, et sur lequel ils comptent se calquer pour manifester leur vive opposition. S'il n'est pas rare que des mouvements sociaux soient menés en ordre dispersé, ce n'est cette fois pas le cas : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU ont mis en garde le gouvernement et tablent sur une "première date de mobilisation unitaire" courant janvier si la majorité reste "arc-boutée sur son projet". Un passage à l'action se prépare donc, selon toute vraisemblance, à partir de la deuxième quinzaine de janvier.

"Il est très rare que les syndicats fassent tous le même constat et répètent que c'est inadmissible", fait remarquer au JDD Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Cette unité "devrait faire réfléchir le gouvernement", selon lui, "mais non !" Il déplore ainsi la position inflexible d'Emmanuel Macron, qui fait preuve à ses yeux d'une "une obsession dogmatique" et veut "prouver qu'il tient bon sur une réforme emblématique". Les discussions entamées à l'initiative du gouvernement n'ont pas permis d'amadouer les syndicats, qui ressortent déçus et frustrés de ces entrevues. Ils y voient avant tout des manœuvres de "communication" et regrettent la position d'un gouvernement en apparence peu enclin aux concessions. 

Les partis d'opposition s'en mêlent

Dans les rangs de l'opposition, la réforme compte de multiples détracteurs. Au premier rang desquels figurent les représentants de La France insoumise, vent debout contre le projet. Le parti, dont Manuel Bompard vient tout juste de prendre les rênes, a annoncé ce weekend qu'il allait organiser le 21 janvier une "marche pour nos retraites" à Paris. Dans le même temps, LFI partage son "soutien aux syndicats" et les incite à créer un front commun.

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"À chacun de voir quelle sera sa stratégie pour mobiliser contre la réforme des retraites. Nous, nous serons en soutien de toutes les mobilisations", a prévenu le député Louis Boyard. "Si les syndicats veulent rejoindre cette date, on sera encore plus nombreux à mettre en échec le gouvernement", a-t-il lancé. Le gouvernement devra aussi composer en début d'année avec une autre opposition, venue de sa droite. Si les Républicains plaident pour une réforme et pourraient constituer des alliés, le Rassemblement national se montre lui aussi hostile à la réforme. Marine le Pen a d'ailleurs averti que les députés de son parti voteraient "toutes les motions de censure" si 49.3 venait à être dégainé pour adopter le texte dans l'hémicycle.

Dans les rangs de la majorité, on sait que la question des retraites multiplie les crispations. "Ça va être le bordel", glisse au JDD un haut fonctionnaire. "C’est un tel empilement de crises qu’on ne sait pas ce qui constituera la flammèche." Dans les rangs du gouvernement, il ne fait aucun doute que cette réforme cristallise les tensions, mais le volontarisme prime. "On ne va pas se la traîner pendant cinq ans, comme pendant le précédent quinquennat, où on a passé notre temps à prendre des coups sur cette réforme pour finalement ne pas la faire", confie-t-on. 


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