La bataille des retraites

Réforme des retraites : transports, éducation, énergie... Les perturbations à prévoir ce lundi

par Marius BOCQUET avec AFP
Publié le 19 mars 2023 à 23h37
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Source : JT 13h Semaine

La SNCF prévoit un trafic toujours perturbé ce lundi avec quatre TGV sur cinq et deux tiers des TER maintenus.
La première journée des épreuves de spécialité du bac 2023 est également menacée par la grève des surveillants.
Voici les perturbations à prévoir ce lundi 20 mars.

À la veille d'une semaine décisive sur le front de la réforme des retraites, plusieurs rassemblements sauvages se sont déroulés partout en France pour la quatrième journée consécutive ce dimanche. Lundi 20 mars, jour où les deux motions de censure du groupe Liot et du RN doivent être examinées à l'Assemblée nationale, plusieurs mouvements de grève et blocages sont de nouveau à prévoir. La rédaction de TF1Info fait le point, secteur par secteur.

La situation dans les transports

SNCF. La SNCF prévoit un trafic similaire lundi à celui de ce week-end avec quatre TGV sur cinq et deux tiers des TER maintenus, alors que la grève reconductible contre la réforme des retraites entrera dans sa 14e journée. SNCF Voyageurs prévoit aussi d'assurer 60% de ses liaisons Intercités, mais aucun train de nuit ne roulera.

RATP. Sur le réseau ferroviaire francilien, le trafic sera perturbé, en particulier sur la ligne D du RER et R du Transilien avec seulement 40% des trains maintenus. Il n'y aura qu'un tiers des trains sur la ligne U et la moitié sur le RER B (au nord). Le RER C et les lignes J, L et N verront elles circuler deux trains sur trois. Enfin, trois quarts des trains programmés sont maintenus sur le RER E et la ligne P. Le service sera en revanche normal ou presque sur le RER A, les lignes H, K, T4, T11 et T13.

Aérien. Dans le ciel, le trafic est resté sans nuages ce weekend, mais des suppressions sont attendues dès lundi : la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler 30% de leurs vols à Paris-Orly et 20% à Marseille-Provence (sud-est), pour cause de grève des contrôleurs aériens ce 20 mars.

Éducation

Grève des surveillants. Lundi sera la première journée des épreuves de spécialité du bac 2023, pour près de 540.000 lycéens, sur fond de menaces de grève des surveillants. Le ministère de l’Éducation nationale mobilisera des surveillants supplémentaires afin de "permettre le déroulement des épreuves dans les meilleures conditions". En cas de retard dus à une grève des transports, il y aura aménagement du temps d'épreuve pour que le candidat puisse plancher pendant la durée prévue.

Blocages des lycées. Au-delà des grèves des transports et des enseignants, certains craignent que les établissements dans lesquels auront lieu les examens soient bloqués. Un risque que le ministère de l'Éducation nationale a également pris en compte. Dans un communiqué publié vendredi soir, Pap Ndiaye a précisé "qu'en cas de difficultés, les dispositions nécessaires seront prises pour permettre l'accès des candidats aux centres d'examen en lien avec les préfectures de département". Quant aux copies, "toutes numérisées", elles "bénéficieront d'un suivi tout au long du processus de correction".

Secteur énergétique

Raffineries. La CGT a marqué les esprits en annonçant samedi que la plus grande raffinerie du pays, située en Normandie (nord-ouest) et exploitée par TotalEnergies, avait commencé à être mise à l'arrêt. Très lourde techniquement, l'opération prendra plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates, mais elle pourrait faire tache d'huile. Au moins deux autres raffineries pourraient être mises à l'arrêt au plus tard lundi, a prévenu la CGT.

Gaz. Côté gaz, le mouvement s'est un peu durci, dans les 11 sites de stockage souterrains de gaz de Storengy, dont le plus important à Chémery (Loir-et-Cher) a été mis à l'arrêt par les grévistes, sans conséquences pour les clients, selon la direction. Les trois terminaux méthaniers d'Elengy, autre filiale d'Engie, sont toujours en grève, contrairement à celui de Dunkerque, opéré par le belge Fluxys, selon la direction.

Électricité et nucléaire. S'agissant de l'électricité, les baisses de production se sont poursuivies vendredi (6260 MW à 16h selon EDF), sans impact sur les clients, mais affectant les finances d'EDF. Coupures ciblées et actions de gratuité seront toujours au rendez-vous. Dans le nucléaire, le mouvement de grève entamé le 6 mars à la centrale de Chinon (Indre-et-Loire) a été prolongé jusqu'à ce lundi 20 mars.

Collecte des déchets

Du côté de la grève des éboueurs, la mairie de Parie estime le volume des déchets non ramassés dans les rues à 9600 tonnes dimanche, en légère baisse. Les grévistes des trois sites d'incinération de déchets produits par Paris ont mis en place des "barrages filtrants" pour laisser passer des camions de collecte des ordures, a indiqué une déléguée syndicale à l'AFP, confirmant une information de Libération.

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En assemblée générale vendredi, les grévistes ont "reconduit l'action jusqu'à mardi inclus, avec un filtrage des camions" à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) samedi et dimanche, puis à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) lundi et mardi, a déclaré Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT du site d'Issy-les-Moulineaux. Cette grève touche également des villes en région : à Rennes, les poubelles s’amoncellent sur les trottoirs depuis une semaine et à Nantes depuis au moins le 15 mars.


Marius BOCQUET avec AFP

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