Les syndicats se mobilisent à nouveau les 7 et 11 février prochains contre la réforme des retraites.Pour la première fois dans ce mouvement de contestation, les organisations défileront un samedi.Si la journée du 31 janvier avait mis 2,8 millions de participants selon la CGT, le syndicat vise dans ces prochaines dates un "élargissement du mouvement".
En première ligne contre la réforme des retraites, les organisations syndicales ont orchestré, en janvier, deux journées de mobilisation contre le texte porté par le gouvernement. Le 19, puis le 31, plus de deux millions de personnes ont défilé dans les rues de tout le pays, selon le décompte des syndicats (et plus d'un million d'après les autorités). Pas de quoi faire reculer l'exécutif, qui martèle que le report de l'âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans demeure "nécessaire". Alors les syndicats poursuivent leur lutte.
Mardi soir, ils ont annoncé deux nouvelles journées de mobilisation. La première interviendra dans moins d'une semaine, le mardi 7 février, et sera suivie par celle du samedi 11. Pour la première fois depuis le début du mouvement, les Français hostiles à la réforme sont appelés à défiler dans les rues un samedi. Et, contrairement aux précédents rounds, ils ne devraient pas voir leur salaire grévé par leur envie de se mobiliser.
Objectif : "élargir le mouvement"
Pour la CGT, en première ligne, il s'agit surtout de concerner un nouveau public. "Nous ne savons pas s'il y aura plus de monde, mais ceux qui manifestent en semaine ne sont pas les mêmes qui manifestent le samedi", fait valoir le syndicat auprès de TF1info. "Le week-end, la mobilisation est plus familiale, avec des personnes qui ne peuvent pas forcément faire grève, par exemple parce qu'il n'y a pas de syndicats dans leur entreprise. La stratégie est d'élargir le mouvement en permettant de venir à de nouvelles personnes, sans se substituer à la grève, qui reste le moyen d'action des travailleurs."
Une première dans cette lutte contre le report de l'âge légal à 64 ans, mais traditionnelle dans les mouvements sociaux. En 2006, alors qu'ils s'opposaient au "contrat première embauche", les syndicats organisaient déjà une manifestation un samedi. Idem en 2010, où la cinquième journée de mobilisation contre le report de l'âge légal à 62 ans avait été placée un week-end. Elle avait permis à quelque trois millions de personnes de faire valoir leur opposition, selon la CGT (contre 825.000 selon les autorités), qui y voyaient un recul par rapport aux mobilisations en semaine. "Dans les grandes mobilisations syndicales, lorsque le mouvement est enclenché avec une dynamique, il y a toujours une ou deux dates le samedi", poursuit la CGT.
Ces derniers jours, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avait d'ailleurs appelé de ses vœux "une très grande marche un week-end", mettant en avant l'absence d'une partie de la population en semaine. Du côté de la CGT, on assure que cette nouvelle date n'est en rien une réponse à l'ex-député des Bouches-du-Rhône.
"La mobilisation est rythmée par les syndicats et les salariés", rappelle l'organisation. "Dès le début du mouvement, nous avions en tête une mobilisation un samedi." Reste désormais à savoir si cela attirera autant de monde qu'en semaine, voire plus, et accroîtra ainsi la pression sur le gouvernement.
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