Mercredi 3 août, un accident industriel a fait huit blessés, dont un grave à la poudrerie Eurenco, située à Bergerac (Dordogne).Jeudi, parmi les habitants inquiets, TF1 a interrogé d'anciens ouvriers du site Seveso.
A-t-on évité une catastrophe de plus grande ampleur ? Plusieurs explosions provoquant un incendie ont fait huit blessés, dont un grave, mercredi 3 août, sur le site de la Poudrerie Eurenco à Bergerac (Dordogne). Cette usine, classée Seveso "seuil haut" pour le risque incendie et toxique, abrite de la nitrocellulose. Un produit chimique servant à fabriquer notamment de l'explosif destiné à l'armement.
Le lendemain du drame, l'émoi reste entier chez les habitants, inquiets quant aux risques qu'une telle usine peut représenter. Jusqu'à présent, la plupart connaissaient les dangers potentiels, mais vivaient avec, sans trop se poser de questions.
C'est le cas de Jean-Michel qui découvre, ce jeudi 4 août dans la matinée, les détails de l’accident. "Ils fabriquent un explosif puissant… Il faut prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires", affirme-t-il. Un sentiment partagé par Christian, un ancien ouvrier de l'usine qui y a travaillé près de 40 ans et qui connaît bien les dangers. "L'usine est très sécurisée, il y a souvent des interventions de pompiers. Il n'y a eu que huit blessés mais il aurait pu en avoir beaucoup plus, même des morts. L'usine était en maintenance car tout le monde était en congés, donc il y avait moins de monde. C'est un produit qui est extrêmement dangereux", rappelle-t-il.
La faute au réchauffement climatique ?
Parmi les habitants, l’accident interroge. "C'est quand même classé Seveso. On vit, en quelque sorte, à côté d'une bombe, donc oui c'est très inquiétant", affirme un commerçant . De son côté, Jean-Paul a, lui aussi, travaillé dans l’usine pendant 35 ans. "Je pense que c’est à cause de la chaleur, parce que là-bas la consigne est d’arroser en permanence", confie ce dernier à l'équipe du 13H de TF1. En effet, selon le Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (BARPI), "dans les installations industrielles, les fortes chaleurs, qu'elles soient caniculaires ou supérieures aux températures observées à la même période, sont à l'origine de nombreux événements industriels, qu'elles en soient la cause ou un facteur aggravant".
Dans le cas de l'accident de Bergerac, "on ne peut pas dire que c'est à cause du réchauffement climatique", a indiqué, ce jeudi 4 août, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Mais "personne ne peut nier qu'on a un réchauffement qui met à l'épreuve les hommes, la nature et les infrastructures. Et donc que c'est toute notre procédure de prévention des risques qui doit être renforcée à l'aune de ce réchauffement", a-t-il ajouté. Le gouvernement recense tout de même "une légère augmentation" du nombre d'accidents, leur nombre se situant de l'ordre d’une demi-douzaine par an.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Bergerac ainsi qu'au sein de l'entreprise Eurenco. Elles devront permettre de déterminer les causes exactes de l’accident.
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