DIS-MOI TON PRÉNOM... - Depuis 2011, le sociologue Baptiste Coulmont analyse les résultats du bac en fonction des prénoms des bacheliers. En 2015, les Joséphine arrivaient en tête avec 21,9% de mentions "Très bien", tandis que les Bryan fermaient la marche. L’an dernier, ce sont les Diane et les Augustin qui se sont distingués.
Tapez votre prénom dans le moteur de recherche du blog de Baptiste Coulmont et vous saurez exactement combien de lycéens s'appelant ainsi ont eu leur bac avec la moyenne, passé les oraux de rattrapage ou obtenu une mention ces dernières années. Le sociologue du CNRS, qui analyse les prénoms comme des marqueurs sociaux, passe depuis 2011 les résultats de l'épreuve à la moulinette. Et son analyse montre à chaque fois combien le choix des parents à la naissance reflète en partie l'origine sociale. Et donc les chances plus ou moins grandes de réussir son parcours scolaire.
Les Diane ou les Joséphine sur un nuage
Ainsi, comment valait-il mieux s'appeler pour avoir son bac en 2015 ? Le "nuage de prénoms" dessiné par le professeur à l'université de Paris-8, qui met en rapport le nombre de Valentine ou de Guillaume avec leur pourcentage de mentions "Très bien", avait mis cette année-là les Joséphine à l'honneur. Près d'une bachelière sur quatre (21,9%) répertoriée dans la base avec ce prénom s'était ainsi distinguée. Les Diane, Apolline, Alice, Alix ou Gabrielle faisaient à peine moins bien.
Quelques évolutions l’an dernier : les Diane arrivaient cette fois en tête (26 % des candidates portant ce prénom avaient eu une mention "Très bien"), devant les Esther (25%) et toujours les Joséphine (24%).
Côté garçons en 2015, les Théophile arrivaient premiers avec 19,3% de mentions. L’an dernier, ce sont les Augustin (17%), les Timothée et les Edouard qui ont le plus tiré leur épingle du jeu.
A l'autre bout du graphique, il y a deux ans comme en 2016, un prénom très "série américaine" : Bryan. Les Mohammed, Anissa, Steven et Dylan avaient également obtenu un score inférieur à 3% de mentions "Très bien" en 2015. Les 982 Dylan n’étaient par exemple que 2,6% à l'avoir décrochée. Les Sofiane, Jordan, Stéphanie, Kevin, Gwendoline ou Yohan n’ont par exemple pas non plus brillé ces dernières années.
Hécatombe chez les Brandon
Dans son analyse cette année-là, Baptiste Coulmont mettait en avant un autre indicateur : le "taux de survie" des prénoms dans le système scolaire. En comparant ses résultats avec le palmarès des prénoms de 1997, année de naissance des bacheliers de 2015, il notait ainsi que les petits Nicolas, au 3e rang chez les bébés il y a 18 ans, n'arrivaient qu au 13e rang en nombre de candidats au bac. Un bon nombre d'entre eux, expliquait-il, "n’ont pas 'survécu' jusqu’à la terminale générale et technologique : sortie précoce du système scolaire, orientation vers un bac pro".
Les prénoms féminins ont en revanche tendance à mieux "survivre aux rigueurs du système scolaire" et à s'élever dans la population des bacheliers. Mais pas tous. "Hortense, Astrid, Ségolène, Apolline, Philippine, Annabelle, Lucille, Diane, Eugenie, Mailys, Louison, Lauren ou Mariam gagnent chacune plus de 80 places" tandis que "les prénoms Cynthia, Nabil, Alison, Esteban, Jordan, Wendy" en perdent de leur côté 80, notait ainsi Baptiste Coulmont. Chez les Brandon, soulignait le sociologue, c'est l'hécatombe : sur les 969 bébés appelés ainsi en 1997, seuls 112 avaient ensuite passé le bac général et technologique en 2015.
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