RETRAITES - Pour compenser la fin des régimes spéciaux, le gouvernement promet l'accès au compte pénibilité, sous réserve du respect de six critères. Ces derniers donnent droit à des points et permettent de partir à la retraite dès 60 ans.
Après l'abandon de l'âge pivot, la pénibilité est devenue l'un des principaux sujets de négociations sur la réforme des retraites. 1,3 million de Français sont actuellement soumis à ce régime de pénibilité qui leur permet de partir plus tôt à la retraite. Mais dans le cadre du nouveau système, certains métiers sont encore dans l'incertitude. C'est le cas des égoutiers et des couvreurs.
C’est un travail de l’ombre dans un milieu confiné et difficile : égoutier. En 2016, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail estimait même que l'exposition des égoutiers à de nombreux agents chimiques et biologiques, présents à la fois dans les eaux usées et dans l'air des réseaux d'assainissement, était à l'origine d'effets à long terme pour leur santé.
Produits chimiques et échelles
Selon le rapport, les égoutiers souffrent fréquemment de symptômes digestifs, respiratoires, d'irritation du nez, de la gorge et de la peau. On observe aussi chez eux une augmentation de la fréquence de certaines pathologies infectieuses. Quant aux études de mortalité, elles "objectivent une surmortalité significative principalement pour les cancers du foie et du poumon, sans qu’il soit possible d’identifier précisément un ou plusieurs facteur(s) de risque responsable(s)", écrit l'Anses. Pourtant, avec la nouvelle réforme des retraites, ce métier ne bénéficiera plus des avantages liés à la pénibilité. Ce que ne comprennent pas les principaux intéressés.
Autre profession, même angoisse : les couvreurs. Depuis deux ans, les postures difficiles comme le port de charges lourdes, les vibrations mécaniques et l’exposition à des produits dangereux ne sont plus reconnus comme des critères de pénibilité. Ce qui inquiète les couvreurs, qui s’imaginent mal continuer à monter sur des échelles à 60 ans. Les syndicats veulent la réintégration de ces critères. L’Etat l’exclut. Dans ces conditions, les employeurs s'inquiètent de ne pouvoir trouver de candidats dans des métiers déjà en tension.
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