Retraites : Jean-Paul Delevoye, le "Monsieur Retraites" démissionne jugeant la "confiance fragilisée"

Publié le 16 décembre 2019 à 13h34

Source : TF1 Info

RETRAITE ANTICIPÉE - Mis en cause après la révélation de plusieurs omissions dans sa déclaration d'intérêts, Jean-Paul Delevoye a démissionné ce lundi de son poste de Haut-commissaire aux retraites. Le président Emmanuel Macron l'a acceptée "avec regret". Le nom de son remplaçant pourrait être officialisé mercredi prochain en conseil des ministres.

Ces oublis lui auront coûter cher. Fragilisé par des soupçons de conflit d'intérêt après de multiples omissions dans sa déclaration d'intérêt auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le Haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye a finalement jeté l'éponge. Le "Monsieur Retraites" a présenté sa démission ce lundi 16 décembre au président de la République. Emmanuel Macron l'a acceptée "avec regret", admettant "une légèreté coupable". 

Nommé en septembre 2017 pour préparer la réforme des retraites, promesse phare du quinquennat Macron, Jean-Paul Delevoye considère que la "confiance est fragilisée sous les coups d'attaques violentes et d'amalgames mensongers" et qu'à travers son "procès", on "veut porter atteinte au projet" qu'il juge "essentiel pour la France", explique-t-il dans une déclaration transmise à l'AFP. L'ex-ministre de Jacques Chirac sera remplacé "dans les plus brefs délais", a précisé l'Élysée.

L'Élysée "continue de croire en sa bonne foi"

Pour l'Elysée, qui a confirmé l'information à LCI, Jean-Paul Delevoye "a répondu à un principe de responsabilité pour ne pas gêner l'action du gouvernement. Les attaques auraient concentré l'attention sur lui." "C'était une situation difficilement tenable. Il va désormais pouvoir se défendre. Nous continuons à croire en sa bonne foi", a souligné l'entourage du président de la République Macron, qui a salué le "travail très substantiel" de l'ex-chiraquien "au service d'une réforme historique".

Dans la tourmente depuis un peu plus d'une semaine, le désormais ancien Haut-commissaire aux retraites avait reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d'administrateur bénévole dans un institut de formation de l'assurance, l'Ifpass, et avait rectifié ce week-end sa déclaration d'intérêts en déclarant 13 mandats, dont 11 bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale. Jean-Paul Develoye a aussi cumulé sa fonction gouvernementale avec celle, rémunérée, de président de Parallaxe, un institut de réflexion sur l'éducation, cumul déclaré mais interdit par l'article 23 de la Constitution, ce qu'il dit avoir appris ensuite.

L'opposition veut "qu'il emporte son projet" avec lui

Alors qu'elle l'a réclamée, l'opposition s'est réjouie à l'annonce de cette démission du "Monsieur Retraites". Au jeu du tweet le plus rapide, c'est Marine Le Pen qui a dégainé la première. "La position de Delevoye, fragilisée par les mensonges à répétition et les potentiels conflits d'intérêt, était intenable", a tweeté la président du Rassemblement national. "Les Français doivent garder à l'esprit que toute la macronie a défendu un homme fautif en contradiction avec notre Constitution." 

Pour Jean-Luc Mélenchon, "Delevoye a démissionné. Son projet doit s'en aller aussi. On veut un joyeux Noël", a écrit le chef de file de la France insoumise. Des mots repris par le député LFI, Adrien Quatennens. "Delevoye s'en va ! Qu'il emporte son rapport et sa réforme des retraites par points inspirée par les fonds de pension sous le bras ! Les Français n'en veulent pas."

Désormais se pose la question de son remplacement "poste pour poste". Selon Le Monde, la nomination du nouveau responsable en charge de la réforme "doit être avalisée en conseil des ministres", dont le dernier se tient le 18 décembre.


La rédaction de TF1info

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