Le préfet de police Laurent Nuñez a annoncé vendredi avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).Cette procédure fait suite aux propos controversés proférés par des policiers contre de jeunes manifestants à Paris.Ils ont été révélés par un enregistrement sonore obtenu par "Le Monde" et le site Loopsider.
Les tensions autour des manifestations contre la réforme des retraites se poursuivent. Ce vendredi, la préfecture de police "a décidé de saisir l'IGPN" après l'"enregistrement sonore d’une intervention de police lors d'une manifestation à Paris le 20 mars". Il s'agit d'une enquête administrative, a-t-elle précisé.
Les faits remontent au lundi 20 mars, jour lors duquel "à peu près 2.000" personnes, en "petits groupes éclatés", selon les autorités, avaient protesté à Paris, dressant des barricades et brûlant des poubelles. Dans ce contexte, des policiers de la BRAV-M, une brigade décriée pour ses méthodes d'intervention musclées, ont interpellé sept jeunes, soupçonnés d'avoir pris part aux dégradations. L'un d'entre eux enregistre alors discrètement les échanges avec les policiers.
On va se venger sur d'autres personnes
Un policier
Le Monde et Loopsider se sont procurés ces conversations. On y entend les fonctionnaires enchaîner les propos humiliants, menaçants et intimidants. "La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital", affirme l'un des membres des forces de l'ordre. Deux bruits de gifles sont également audibles, avant que l'un des policiers lance : "Tu commences à bégayer ! T’en re-veux peut-être une, que je te remette la mâchoire droite ?". "J'espère que demain t'es déferré, tu vas prendre quoi six mois ? Six mois c'est bien et une OQTF (obligation de quitter le territoire, ndlr)", lance un autre à un jeune homme de nationalité tchadienne. "Tu as de la chance, on va se venger sur d'autres personnes", conclut un des professionnels de la sécurité au moment de se déplacer vers un autre quartier.
Des propos choquants et "inacceptables"
Invité de l'émission C à vous sur France 5, Laurent Nunez a fustigé des "propos inacceptables (...), qui déontologiquement posent des problèmes très graves". Le préfet de police de Paris se dit "comme tout le monde, très choqué".
Les réactions politiques, notamment à gauche de l'échiquier politique, n'ont pas non plus tardé. "La politique de terreur appliquée aux jeunes. Avec un supplément racisme sur le seul homme noir du groupe. Ces policiers doivent être sanctionnés lourdement", martèle le député LFI du Nord David Guiraud. "Il faut dissoudre cette unité de la terreur", abonde son collègue de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud. En parallèle, trois députés de La France insoumise - Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis - ont réclamé mercredi, dans un courrier adressé au ministère de l'Intérieur, le "démantèlement à titre provisoire de la Brav-M".
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