La bataille des retraites

Grève du 28 mars : des jeunes deux ou trois fois plus nombreux pour cette 10e journée de contestation ?

Publié le 27 mars 2023 à 16h56, mis à jour le 28 mars 2023 à 10h26
JT Perso

Source : TF1 Info

Le recours au 49.3 à l'Assemblée nationale a relancé la mobilisation dans la rue contre la réforme des retraites.
Les jeunes étaient particulièrement présents, que ce soit dans des manifestations spontanées ou dans le cortège de la 9e journée intersyndicale.
Ils sont prévus en nombre ce 28 mars.

C'est une population qui était restée jusque-là discrète. Si des lycées et des universités avaient été bloqués ponctuellement depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, les syndicats constataient, malgré leurs appels répétés, une faible mobilisation des plus jeunes. Mais à la fin de la 9e journée d'action nationale, l'intersyndicale pouvait se déclarer satisfaite. "La jeunesse s'est aussi largement mobilisée", constatait-elle dans son communiqué de bilan.

Selon le syndicat étudiant Unef, plus de 500.000 jeunes se sont mobilisés et environ 80 établissements universitaires ont été bloqués. Cette mobilisation ne devrait pas se tasser. Selon une source policière, il devrait y avoir "un doublement, voire un triplement" de la présence des jeunes dans les cortèges ce 28 mars, ceux-ci se mobilisant notamment sur la question des violences policières. Dans une note que nous nous sommes procurés, le service central du renseignement territorial s'attend même à des blocages d'établissements qui interviendraient "tôt le matin", afin de mobiliser les forces de l'ordre dès l'aube. Avant la manifestation du 23 mars, ce même service s'attendait déjà à un "second souffle" dans la mobilisation étudiante. 

Les jeunes étaient particulièrement présents dans les cortèges des manifestations improvisés qui ont sillonné Paris comme d'autres grandes villes, suite au recours au 49.3, comme a pu le constater Isabelle Sommier, professeure de sociologie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : "Il y a d'abord des jeunes, orientés à gauche de l'échiquier politique", indiquait-elle à l'AFP. Or, ces jeunes "peuvent passer à l'acte de façon erratique, sans l'avoir anticipé, suivant une dynamique collective de rage contre le pouvoir politique."

Lire aussi

La mobilisation de cette population était pourtant une des inquiétudes de l'exécutif. Début février, un conseiller influent confié ainsi au Parisien : "L’entrée en lice de la jeunesse, c’est l’une des craintes qu’on a". Le député LFI Louis Boyard avait, lui, harangué des étudiants du campus de Rennes-2, le 6 février dernier, assurant que "c’est la jeunesse qui arrivera à faire tomber cette réforme." "C’est vous qui avez le pouvoir de changer l’histoire", estimait-il encore.


Aurélie LOEK

Tout
TF1 Info