DÉCÈS - Figure emblématique du négationnisme de la Shoah et de l'antisémitisme, Robert Faurisson est décédé, dimanche 21 octobre à Vichy à l'âge de 89 ans.
Condamné à de multiples reprises pour "incitation à la haine raciale" et "contestation de crime contre l'humanité", Robert Faurisson, figure française du négationnisme et de l'antisémitisme, est décédé dimanche à Vichy à l'âge de 89 ans, a-t-on appris lundi auprès de son entourage.
Ancien professeur de l'enseignement secondaire, puis maître assistant de littérature française aux analyses controversées à l'université Paris-III, l'homme avait construit sa notoriété à partir des années 1970 en reprenant les théories d'extrême droite contestant l'utilisation des chambre à gaz pour exterminer le peuple juif. Il avait notamment profité d'une tribune dans Le Monde, en décembre 1978, intitulée "Le problème des chambres à gaz ou la rumeur d'Auschwitz", pour se faire connaître et faire prospérer ses idées dans un certain milieu d'extrême droite et d'ultragauche, malgré l'opposition farouche d'historiens comme Pierre Vidal-Naquet.
L'homme, qui n'était pas historien de formation, avait notamment affirmé que l'utilisation des fours crématoires installés dans les camps de concentration faisait l'objet d'une "tromperie". Sa thèse était que les chambres à gaz - lui préférait y voir "de modestes dépositoires" ou "des abris anti-aériens" - n'avaient jamais servi à exterminer des hommes mais que le gaz permettait d'éliminer les poux.
De l'Iran à Dieudonné
Devenu une figure de référence des révisionnistes et des négationnistes de la Shoah au-delà des frontières hexagonales, Robert Faurisson avait trouvé un nouveau souffle dans les années 2000 en allant dénoncer "le complot judéo-sioniste" en Iran, à l'invitation des autorités, en plein conflit avec Israël.
En se rapprochant des cercles prônant un "antisionisme" radical, il a également croisé la route du polémiste Dieudonné, qui lui a remis un "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence" lors d'un spectacle au Zénith de Paris en 2008. Plus récemment, en 2016, il s'était illustré par un long discours négationniste lors du banquet annuel du journal d'extrême droite Rivarol.
En juin 2017, Robert Faurisson avait été débouté par le tribunal de grande instance de Paris d'une action intentée contre la journaliste du Monde Ariane Chemin, qui l'avait qualifié de "menteur professionnel", de "falsificateur" et de "faussaire de l'histoire".
Réactions multiples
De nombreuses réactions politiques ont accompagné l'annonce de sa mort lundi matin, appelant à poursuivre la lutte contre le révisionnisme et l'antisémitisme, de la députée LFI Clémentine Autain au leader de Générations Benoît Hamon en passant par la ministre Nathalie Loiseau.
"Persécuté"
"Je ne connaissait pas Robert Faurisson, mais les moyens considérables employés durant des décennies pour le réduire au silence me paraissent emblématiques du recul des libertés d'expression et d'opinion dans notre pays", a pour sa part estimé Jean-Marie Le Pen dans un communiqué.
Le député européen Bruno Gollnisch (Rassemblement national) a jugé pour sa part, en marge d'une conférence de presse, que Faurisson était "persécuté judiciairement" et qu'il n'avait "pas la possibilité de se défendre". "Il paraît que ses positions sont abominables, affreuses, qu'elles ne reposent sur rien... Il devrait être facile de le prouver", a-t-il conclu.
"Ce qu'il écrivait était pour moi répulsif, agaçant, douloureux", a réagi lundi l'historien de la déportation Serge Klarsfeld à propos de Robert Faurisson, mort dimanche soir à l'âge de 89 ans à son domicile de Vichy. Tout en notant que "les négationnistes ont rendu un grand service involontairement" en faisant "comprendre au monde juif et au monde scientifique qu'il fallait un grand travail universitaire à travers le monde occidental pour pouvoir écrire chaque page de la Shoah d'une façon très précise".
Selon sa soeur, interrogée par l'AFP, "Robert Faurisson revenait d'Angleterre quand il s'est écroulé dans son couloir dans sa maison de Vichy".
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