TROIS PAS EN ARRIERE - François Fillon a annoncé dans un entretien à "Famille Chrétienne" son intention d'abroger le délit d'entrave numérique à l'IVG, s'il était élu président.
L'interview est à paraître dans son intégralité le 23 mars prochain. Mais d'ores et déjà, le magazine hebdomadaire Famille Chrétienne peut s'enorgueillir d'un beau scoop de suites de son entretien avec François Fillon : s'il est élu, le candidat de la droite entend abroger le délit d'entrave numérique à l'IVG, loi portée par Laurence Rossignol et Catherine Coutelle, récemment votée au terme d'un débat houleux. Cela constituait à punir les sites coupables de colporter de fausses informations visant à décourager les femmes souhaitant avorter.
"Le texte ne me convient pas", explique ainsi François Fillon. "Il existe déjà des lois pour réprimer les propos ou les actes conraires à la liberté. J'étais contre l'instauration du délit d'entrave numérique et je constate que la décision du Conseil constitutionnel conforte mon idée qu'il faut prendre garde à la liberté d'expression. Il est en effet paradoxal de brader une liberté au nom d'une autre liberté."
Un candidat personnellement opposé à l'IVG
Jeudi 16 mars, le Conseil constitutionnel, saisi par des parlementaires LR, a en effet rendu un avis mitigé sur cette proposition de loi. S'il a bien validé le principe même du texte, en reconnaissant l'extension du délit d'entrave aux sites Internet, il a toutefois émis des réserves quant à d'éventuelles poursuites, en justice, du contenu des sites anti-avortement visés par la loi. Et a précisé qu'une condamnation ne pouvait survenir que dans le cadre de relations entre individus, contactés par le numéro vert par exemple et sollicités sur des informations, et non des opinions.
Le délit d'entrave 2.0, même reconnu au Sénat et à l'Assemblée nationale puis définitement adopté, n'en a donc pas fini de diviser. Au sujet de l'avortement, François Fillon avait déjà fait connaître ses positions pendant la campagne des primaires de la droite et du centre. Il se disait alors personnellement opposé à l'IVG, tout en assurant qu'il ne reviendrait pas sur la loi Veil.
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