Salmonelle dans les Kinder : Ferrero reconnaît une "défaillance" et promet des dédommagements

Maëlane Loaëc (avec AFP)
Publié le 27 mai 2022 à 11h08, mis à jour le 27 mai 2022 à 11h56

Source : JT 20h Semaine

Le directeur général France de Ferrero a indiqué que le rappel de 3000 tonnes de produits Kinder depuis avril avait eu de lourdes conséquences financières pour le groupe.
Dans les colonnes du "Parisien", il a ajouté que la marque avait perdu 40% de son chiffre d'affaires rien que sur la période de Pâques.

"Le plus gros rappel de produits de ces vingt dernières années", de l'aveu du directeur général France de Ferrero lui-même, aura pesé lourd sur les finances du groupe. Depuis début avril, plus de 3000 tonnes de produits Kinder ont été retirés du marché en France où 81 cas de salmonellose ont été détectés, majoritairement chez des enfants de moins de dix ans. "L’impact financier global avoisinera plusieurs dizaines de millions d’euros", a annoncé Nicolas Neykov dans cet entretien, le premier depuis le début du scandale sanitaire.

Sur la seule période de Pâques, un temps fort pour le fabricant italien, la marque a perdu 40% de son chiffre d'affaires habituel, a-t-il précisé dans les colonnes du quotidien, face à des lecteurs du journal. "Des millions et des millions d’articles ont été détruits", a indiqué le responsable, qui a reconnu une "défaillance" de la société mais pas de "négligence" selon lui, après cette crise qui a entraîné l'hospitalisation de 22 enfants

"Un peu moins de deux millions d’euros" versés en dédommagements

Il a par ailleurs mentionné avoir reçu "plus de 150.000" demandes de dédommagements, satisfaites pour 90% d'entre elles selon lui, sous forme de bons de réduction sur n’importe quel produit alimentaire ou de bons d’achat Kinder. Au total, "un peu moins de deux millions d’euros" ont été versés, a précisé Nicolas Neykov. 

Interpellé par la mère d'un enfant contaminé, qui a affirmé que seul "un bon d’achat de 3 euros a été proposé à des parents d’une enfant malade", ce qu'elle a jugé "indécent", il lui a promis un véritable dédommagement. "Je ne parle évidemment pas de bons d’achat, mais bien de la réparation d’un préjudice, que nous allons apprécier individuellement, famille par famille, en fonction de la durée d’hospitalisation, de la présence ou non de séquelles, etc", a-t-il avancé face à cette femme autoentrepreneuse, qui a indiqué ne pas avoir pu travailler pendant un mois pour s'occuper de son fils. D'après lui, le groupe est "actuellement en lien avec plusieurs dizaines de familles".

La réputation de la marque, populaire auprès des enfants, a aussi été largement écornée : "60% des consommateurs n'ont plus confiance", a estimé Nicolas Neykov qui, lancé dans une campagne de reconquête, veut jouer la carte de la transparence. "D’après nos enquêtes", la contamination proviendrait "d'un filtre situé dans une cuve à beurre laitier" de l'usine d'Arlon en Belgique et y serait arrivée "soit par des matières premières contaminées, soit par des personnes", a-t-il précisé. 

Tout au long de l'entretien, le directeur général s'est confondu en excuses : "Je suis venu vous dire que ce qui s’est passé n’est pas acceptable. On est désolé, je suis désolé", a-t-il appuyé. Le groupe souhaite désormais redémarrer la production au plus tôt. Il a demandé la réouverture de son usine belge dès le 13 juin et annoncé que 50% des contrôles sanitaires seraient désormais réalisés par un laboratoire extérieur homologué, au lieu d'un système d'auto-contrôle en interne aujourd'hui.


Maëlane Loaëc (avec AFP)

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