DIFFICULTÉS - Le Secours populaire dévoile ce mardi son 12e Baromètre de la pauvreté. Il dévoile plus précisément les effets de la précarité sur l'alimentation, alors que le gouvernement doit faire connaître jeudi sa stratégie de lutte sur la question.
C’est un baromètre qui est attendu chaque année. Cette fois, il est d’autant plus d’actualité, que le gouvernement présente jeudi son Plan pauvreté. Pour la 12e année, le Secours populaire dévoile ce mardi son baromètre sur la pauvreté en France. Et, pour la première fois, il fait un focus sur la précarité alimentaire.
Le baromètre se base sur le sentiment de pauvreté, une perception psychologique de son niveau de vie. Il apparaît en 2018 qu’en moyenne, les sondés considèrent qu’on est pauvres, lorsqu’on a un revenu mensuel inférieur à 1118 euros, pour une personne seule. Soit un peu moins que le Smic mensuel net (1173 euros), mais plus que le seuil de pauvreté officiel de l’Insee, à 1015 euros.
Assez logiquement, le seuil de pauvreté subjectif est très différent, suivant le profil des individus. Ainsi, les femmes ont tendance à donner un seuil plus bas (on est pauvre quand on gagne moins de 1075 euros) que les hommes (1165 euros). Il varie aussi suivant l’âge, les plus de 60 ans s’estimant pauvre avec un revenu plus haut que les jeunes, mais aussi la région (plus élevé en Ile-de-France), ou encore le niveau de revenu.
Un (très) léger mieux
Reste que, d’après le Baromètre, 2018 est un peu mieux que 2017 : la situation financière d’une partie des Français sondés s’est améliorée. 48% des personnes interrogées indiquent ainsi arriver à mettre un peu d’argent de côté, ce qui n’était le cas que pour 40% en 2017. Même la part des plus précaire diminue légèrement : ils sont 14% à vivre à découvert, et craignant de basculer dans la précarité, contre 19% l’an dernier.
Tout n’est pas rose non plus, car dans le même temps, note encore le Secours populaire, un certain nombre de sondés ont basculé dans la précarité : ils sont 39% , soit 2% de plus que l’an dernier, à dire qu’ils ont déjà connu une situation de pauvreté dans leur vie. Et le pessimisme règne : l'immense majorité (81%) est convaincue que leurs enfants seront une génération encore plus vulnérables face à la pauvreté.
Dur de manger de la viande une fois par semaine
Cette précarité engendre des difficultés à faire face à certains postes de dépenses, mais là encore, les parts de personnes concernées diminuent. Tout en restant très importantes. Ainsi, partir en vacances au moins une fois par an est difficile pour 41% des sondés (contre 45% l’an dernier), ou encore payer son loyer, ou son emprunt immobilier, difficile pour 25% des gens, contre 34% l’an dernier.
Mais cette précarité pose aussi de gros problèmes sur un poste de dépense en particulier : l’alimentation, un signe évident de pauvreté pour 86% des sondés. Consommer des fruits et légumes frais tous les jours est difficile pour 27% des gens interrogés, tout comme manger du poisson au moins une fois par semaine (22%), ou encore pouvoir acheter de quoi faire trois repas sains par jour (21%), consommer de la viande au moins une fois par semaine (17%), ou payer la cantine à ses enfants (19%). A noter, pour la plupart des critères, que ce poste de dépense apparaît plus problématique pour les femmes, que pour les hommes.
La difficulté à acheter des produits alimentaires sains, se pose de plus en plus, au fur et à mesure que le revenu est bas. Les personnes aux revenus les plus modestes, soit 1200 euros par moi, sont ainsi 53% à avouer que consommer des fruits et légumes frais tous les jours est difficile.
Macron va dévoiler ses plans
Emmanuel Macron doit dévoiler jeudi à 10h au musée de l'Homme à Paris la "stratégie" de lutte contre la pauvreté, qui sera tournée vers la prévention de la pauvreté dès le plus jeune âge et l'accompagnement vers l'emploi. Son discours devrait insister sur la dimension sociale de la politique du gouvernement, souvent présentée par l'opposition comme favorisant les plus riches.
La proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté (environ 1.000 euros par mois) s'élevait à 13,6% en 2016, soit environ neuf millions de personnes, selon l'Insee.
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