Secret de la confession : pour Gérald Darmanin, les prêtres doivent porter les faits de pédophilie "à la justice"

Publié le 12 octobre 2021 à 19h30, mis à jour le 12 octobre 2021 à 19h57

Source : JT 20h Semaine

RÉPONSE - A l'Assemblée nationale, ce mardi, juste après avoir reçu le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Gérald Darmanin a estimé que les prêtres doivent dénoncer les abus sexuels "à la justice" quand ils leur sont confiés sous le secret de la confession.

Pour Gérald Darmanin, la loi du silence doit être brisée. Alors qu'il s'exprimait à l'Assemblée nationale juste après avoir reçu, en qualité de ministre des Cultes, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le ministre de l'Intérieur a affirmé ce mardi que les prêtres ayant connaissance de "crimes" contre des "enfants de moins de 15 ans" devaient "porter" ces faits de pédocriminalité "à la justice" et ne pas y opposer le secret de la confession.

Au lendemain de la publication du rapport Sauvé qui a jeté une lumière crue sur l'importance des faits de pédocriminalité dans l'Église catholique de 1950 à nos jours, Mgr Eric de Moulins-Beaufort avait estimé que le secret de la confession était "plus fort que les lois de la République". Gérald Darmanin avait alors indiqué qu'il le recevrait, à la demande d'Emmanuel Macron, pour lui demander de "s'expliquer sur ses propos".

Le rendez-vous entre les deux hommes, fixé à 14h ce mardi, devait permettre d'échanger "sur le sens du sacrement de la confession pour les catholiques et sur les fondements théologiques, spirituels et canoniques du secret de la confession", selon le président de la CEF. 

"Je me suis permis de lui redire, comme je le dis à chacun des cultes, qu'aucune loi n'est supérieure à celles de l'Assemblée nationale et du Sénat et au dessus de celle de la République", a déclaré Gérald Darmanin dans l'hémicycle ce mardi.

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, préconise que les autorités de l'Église relaient un message clair sur l'obligation faite au confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles sur un mineur ou une personne vulnérable.

Une levée du secret de la confession qu'il a une nouvelle fois justifiée lundi dans un entretien à Famille chrétienne : "L’obligation de protéger la vie des personnes est, de notre point de vue, supérieure à l’obligation du secret de la confession qui vise en particulier à protéger la réputation du pénitent", a-t-il réaffirmé.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info