Une infirmière poignardée à mort au CHU de Reims

Sécurité des soignants : 2 infirmiers sur 3 ont déjà été victimes d’agressions, selon leur ordre

par Manon MICHEL
Publié le 25 mai 2023 à 16h04
JT Perso

Source : TF1 Info

Une nouvelle enquête a été publiée ce jeudi par l’Ordre des infirmiers, quelques jours après l'agression mortelle d'un des leurs, à Reims.
Parmi les 31.281 infirmiers interrogés en avril et début mai, 66% se sont déclarés victimes d’agressions.

Alors qu'une infirmière de 37 ans a perdu la vie à Reims, dans la nuit de lundi à mardi, après avoir été attaquée au couteau au CHU où elle travaillait, l'Ordre des infirmiers rend publique, ce jeudi 25 mai, une nouvelle enquête, en marge d'une réunion du ministère de la Santé sur la sécurité des soignants. 

Des travaux qui révèlent que 66% des 31.281 infirmiers interrogés en avril et début mai déclarent avoir été victimes d'agressions (verbales ou physiques) dans leur vie professionnelle. De plus, 73% déclarent avoir été témoins de ce genre de faits. Des agressions fréquentes, puisque 15% de ces infirmiers victimes ou témoins affirment qu’il s'agit d'une situation vécue "toutes les semaines ou presque", et pour 40%, "plusieurs fois par an".

Coups, insultes, utilisation d'armes...

Concernant les différents types d’agressions, plus d'un tiers (37%) des infirmiers victimes ou témoins signalent des coups, près de la moitié des menaces physiques (45%), et les trois quarts (75%) des insultes. Près de 5% (4,97%) évoquent l'utilisation d'une arme. Parmi les principales causes d'incident, on retrouve les reproches liés à la prise en charge (48%), les troubles cognitifs (42%), l'état d'ébriété ou de prise de stupéfiant (23%) ou encore le temps d'attente jugé trop long (28%). 

Des agressions qui ont un lourd impact sur le bien-être au travail. Plus de la moitié (54%) des infirmiers interrogés ne se sentent pas en sécurité sur leur lieu de travail, comme l'indique également l'enquête. Afin de prévenir les agressions et de protéger les infirmiers, l’Ordre appelle à prévoir "un régime de sanctions renforcées" pour les agresseurs et "une meilleure écoute" des victimes "de la part des autorités policières et judiciaires".

De plus, l’Ordre conseille également de "traiter les causes structurelles des violences, qui ne se réduisent pas qu'à la responsabilité de leurs auteurs : manque de personnel, pressions sur les soignants, désorganisation entraînant tensions et surmenage". Parmi ces violences, l'Ordre cite ainsi une surcharge de travail (mentionnée par 76% de ces infirmiers), le manque de soutien et d'accompagnement dans la pratique au quotidien (55%), le manque de reconnaissance des compétences (56%) ou de reconnaissance financière (54%).

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Dans la nuit de lundi à mardi, une infirmière de 37 ans, Carène Mezino, est morte après avoir été attaquée au couteau. Les faits se sont déroulés au CHU de Reims, où elle travaillait. L'agresseur est un homme de 59 ans avec de lourds antécédents psychiatriques, comme le rapporte l’AFP. Une secrétaire médicale a également été gravement blessée.


Manon MICHEL

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