Sept à huit

"Sept à huit" : le calvaire d’Amanda Lindhout, retenue captive 460 jours par des terroristes en Somalie

par Mélanie FAURE
Publié le 5 mars 2017 à 19h50, mis à jour le 5 mars 2017 à 22h24
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Source : Sept à huit

TÉMOIGNAGE - Enlevée par des extrémistes somaliens avec le photographe Nigel Brennan en 2008, Amanda Lindhout a vécu l'enfer. Cette journaliste, séquestrée, violée et battue raconte au magazine "Sept à Huit", diffusé ce dimanche soir, ses 460 jours passés en captivité dans l'un des pays les plus dangereux au monde.

En 2013, Amanda Lindhout relatait au monde entier le récit de son calvaire à travers un livre, "Une maison dans le ciel", paru en janvier dernier aux éditions Seramis. Car pendant quinze mois, cette journaliste Canadienne est restée prisonnière d’un groupe de terroristes en Somalie. Le 23 août 2009, une dizaine d’hommes l’ont kidnappée avec le photographe australien Nigel Brennan, pointant leurs armes sur leur véhicule lors de leur visite d'un camp de réfugiés.   

C’est deux mois après son enlèvement que le calvaire d’Amanda Lindhout prend une nouvelle tournure. Ses geôliers exigent une rançon de 1,5 million de dollars à sa mère Lorinda Stewart. Ce que cette dernière est dans l'incapacité de payer. "Je suis issue d'une famille très pauvre : ma mère était vendeuse dans une boulangerie, mon père vivait de son allocation handicapé et mon gouvernement ne paye pas les rançons", décrit-elle à "7 à 8". 

"Ma vie était suspendue à un fil"

Pour se protéger, la Canadienne se convertit. "C'était clairement une stratégie de survie, soutient Amanda Lindhout à TF1. Je pensais que c'était le meilleur moyen pour me protéger et peut-être que cette fausse conversion à l'islam me sauverait." Elle maintient le dialogue avec ses geôliers, soulignant son humanité. "En fait, je me disais que, plus ils me verraient comme un être humain, avec une famille, des projets, une vie, et moins ils seraient enclins à me faire du mal", justifiait-elle au Figaro Madame

Amanda et Nigel seront séparés au bout de deux mois. Séquestrée, frappée, affamée et violée par ses bourreaux, elle vivra un véritable enfer, songeant à mettre fin à ses jours : "Ma vie était suspendue à un fil, chaque matin je me réveillais sans savoir si j'allais passer la journée." Formée et suivie par des négociateurs, la famille d'Amanda Lindhout échange avec les extrémistes et réunit 650.000 dollars. La journaliste et le photographe seront libérés le 25 novembre 2009. "Parfois, je n'arrive même pas à croire que je m'en suis tiré", confie-t-elle à 7 à 8. 

Sept ans plus tard je vais beaucoup mieux

Amanda Lindhout

Malgré le traumatisme, la jeune femme a décidé de mener à bien sa première expérience humanitaire en Somalie. "J'ai appris tellement sur ce pays que ça m'a semblé normal de commencer là-bas, a-t-elle justifié auprès du Journal des Femmes. J'aurais pu oublier ces personnes et ces femmes, mais j'ai l'impression d'avoir la responsabilité de les aider." Mais aujourd'hui, hors de question d'y aller une énième fois. "Je pense que retourner en Somalie était une sorte de réaction post-traumatique. Sept ans plus tard, je vais beaucoup mieux, je suis équilibrée. Je n'y remettrai plus jamais les pieds", conclut-elle.

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Mélanie FAURE

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