CSA - Quatre jours après la diffusion, dans l'émission "Touche pas à mon poste", d'une séquence banalisant le viol conjugal, le nombre de saisines du CSA continue d'augmenter : selon un nouveau décompte, ce lundi 29 octobre dans la matinée, on atteint désormais "près de 5000" signalements.
Le nombre de saisines a bondi ce week-end. Alors que le CSA avait reçu, vendredi 26 octobre en fin de journée, 650 saisines après la diffusion dans l'émission "Touche pas à mon poste" d'une séquence banalisant le viol conjugal, un nouveau décompte a eu lieu ce lundi matin : l'institution recueille ce 29 octobre "près de 5000" signalements, indique le CSA à LCI.
Le passage polémique concerne un débat entre les chroniqueurs de l'émission au sujet d'un sondage, diffusé la veille sur les réseaux sociaux par la station "Fun radio". Celui-ci proposait à ses lecteurs de dire s'ils "trouvaient cela normal que Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l'amour la nuit quand elle dort". Une occasion donc, dans TPMP, d'argumenter autour de faits tombant sous le coup de la loi, la jeune femme citée en exemple étant endormie et ne pouvant donc consentir.
Une "honte pour les gens qui sont violés"
Une précision légale qui n'a pas empêché Géraldine Maillet, écrivaine et réalisatrice, de s'indigner contre "un code civil du sexe". Ou encore Delphine Wespiser, ancienne Miss France, d'énoncer tout de go que "des choses qui se font quand l'une ou l'autre personne dort, c'est tout à fait mignon, tout à fait sympa". Et enfin Matthieu Delormeau de juger : "Employer le mot viol pour ça, c'est une honte pour les gens qui sont violés".
"Il y a des gens qui sont #VRAIMENT violés, on sait ce que c'est que le viol." @Mdelormeau banalise le viol conjugal en expliquant que ça n'est quand même "pas un viol en l'attachant" et que "99% des gens ont compris le sens de la question". #TPMP = #CultureDuViol pic.twitter.com/BjQyvSK8FG — Claire Underwood (@ParisPasRose) 26 octobre 2018
Peine encourue : 20 ans de prison
Après le tollé provoqué par cette séquence, auprès d'internautes et de téléspectateurs, les chroniqueurs ont présenté leurs excuses sur Twitter. "Les amis désolé si mes propos ont été mal compris hier dans TPMP. Je ne balise évidemment pas le viol conjugal qui est une réalité et doit être puni sévèrement ! Toutes mes excuses si mes propos ont heurtés (sic) certains" a ainsi réagi Matthieu Delormeau, accompagné du hashtag #stopauxviolencesconjugales.
Pour rappel, d'après le code pénal, est défini comme viol "tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature que ce soit, commis sur autrui par violence, contrainte, menace ou surprise". Un viol commis sur un conjoint constitue une circonstance aggravante et est puni de vingt ans d'emprisonnement.