HALTE - La ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, relance le débat sur l'accès des sites pornographiques aux jeunes mineurs. Mais aucune solution concrète ne semble pour l'heure être arrêtée.
"Il faut lutter contre l'industrie pornographique, ce qu'elle suppose d'avilissement pour celles et ceux qui y travaillent, et il faut lutter contre l'accès des jeunes à l'image pornographique qui est avilissante pour l'amour, l'égalité femmes/hommes, et la représentation sexuelle." C'est en ces mots que la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, s'est exprimée dans une vidéo du Padreblog, une chaîne chrétienne, publiée dimanche 19 février.
Interrogée sur les violences faites aux femmes - et à quelques jours de la présentation d'un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux enfants - la ministre est revenue sur l'accès facile aux sites pornographiques. "Je ne crois pas qu'il soit normal et naturel qu'un enfant jeune, de 11 ou 12 ans, ait accès à des images pornographiques violentes qui vont lui donner une idée, et des rapports hommes-femmes, et de la sexualité, qui n'ont rien à voir avec ce que l'on souhaite pour lui." a-t-elle déclaré.
Exclu : contre la violence faite aux femmes, Laurence Rossignol annonce vouloir s'attaquer à l'industrie du porno https://t.co/zxbd5m12sg — Padreblog (@padreblog) February 20, 2017
Bientôt un accès par numéro de carte bancaire ?
Une posture qui n'est pas nouvelle, mais pour laquelle aucune mesure fructueuse n'a pour l'heure été dénichée. "On travaille beaucoup là-dessus. On se heurte à la liberté d'expression, à la liberté de création sur le Net. Je pense qu'il faut refaire avec les parents la campagne de prévention sur les systèmes de verrouillage et de contrôle parental, mais j'en connais la limite, car maintenant, les gamins ont des smartphones" a notamment constaté la ministre.
Parmi les pistes d'actions explorées, l'idée de fermer l'accès de ces sites aux enfants. Problème : s'ils sont hébergés à l'étranger, toute tentative d'en limiter l'accès se montrera vaine. Seconde option : exiger lors de la connexion un numéro de carte bancaire, afin que les jeunes mineurs soient tenus à l'écart ne serait-ce que de la page d'accueil. Là encore, c'est compliqué. "J'y suis pour ma part favorable", dit la ministre, avant d'ajouter : "La limite de la carte bleue, c'est que quand le site n'est pas soumis à la réglementation française, ou dans la volonté commune de faire, l'accès se fera par ailleurs, et il faut couper l'accès." Certains pays, comme la Chine, pratiquent déjà la censure à grande échelle. La prochaine mandature saura-t-elle se pencher sur le sujet sans en arriver à une telle extrémité ?
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TF1 Info