À LA LOUPE – Débuté le lundi 21 octobre sans préavis, un mouvement de grève des cheminots du centre technique des Hauts-de-Seine paralyse le trafic du TGV Atlantique. La SNCF affirme que les grévistes demandent un remboursement des jours non travaillés. Ce que conteste Sud Rail.
La grève sur le réseau Atlantique de la SNCF a débuté lundi 21 octobre. Ce jour-là, la direction avait présenté un plan de réorganisation du travail chez les techniciens du centre de Châtillon, situé dans le département des Hauts-de-Seine. C’est là que l’on répare et prépare les TGV avant leur mise en circulation. Comme ces trains ne sont plus vérifiés et entretenus, nombre d'entre eux ne peuvent être mis en circulation par la SNCF.
Alors que la direction de la SNCF assure que les propositions de réorganisations ont été retirées depuis, les 200 agents techniques du centre de Châtillon n'ont pas repris le travail plus d'une semaine après le début du conflit. Au micro de TF1 le mardi 28 octobre, Gwendoline Cazenave, directrice TGV Atlantique dit même que "les agents demandent le paiement des jours de grève." Vérification.
La SNCF persiste
Interviewée par les journalistes de TF1 le mardi 28 octobre, Gwendoline Cazenave, directrice TGV Atlantique l'affirme : "Toutes les revendications qui ont été demandées par les agents en grève depuis lundi dernier ont été acceptées. Aujourd’hui, on est dans une situation où les agents demandent le paiement des jours de grève et cela n’est pas possible."
Faux, lui répond Anasse Kazib, du syndicat Sud Rail que : "C’est complètement mensonger. Je mets au défi Madame Cazenave de présenter à l’ensemble des médias le point où il y a écrit : nous voulons le remboursement des jours de grève. Ce n’est pas le cas du tout."
Nous avons posé la question à la SNCF qui nous assure que les déclarations de la directrice TGV Atlantique sont correctes. "C'est vrai à 100%, cela a été transmis par les organisations syndicales". Les agents grévistes demanderaient bien un remboursement des jours non travaillés, c'est-à-dire à compter du lundi 21 octobre. De plus, les 200 grévistes réclament "une prime de reprise" de 3.000 euros par personne. "C'est totalement inacceptable", nous répète-on à la SNCF.
La SNCF n'a pas souhaité, cependant, nous transmettre les éléments de cette demande. "Il s'agit d'échanges avec les organisations syndicales que nous ne pouvons pas transmettre", nous explique l'entreprise ferroviaire.
Querelle sémantique
Egalement contacté par LCI, Anasse Kazib, cheminot à Paris et membre du syndicat Sud Rail, nous réaffirme qu'il n'est écrit nulle part qu'ils réclament un remboursement. Il explique que les agents à l'origine du mouvement ne sont pas considérés comme des grévistes mais comme "absents irréguliers". Le débrayage du technicentre de Châtillon a en effet été initié sans que le délai minimum de préavis de 48 heures soit respecté. De plus, les agents qui souhaitent cesser le travail doivent effectuer une "déclaration individuelle d’intention de participer à la grève". Les agent qui n'ont pas établi cette démarche auprès de sa direction sont présumés non grévistes. Voilà pourquoi, depuis le lundi 21 octobre, la direction considère donc les 200 techniciens comme absents irréguliers et non comme des grévistes.
C'est là que le bât blesse. A la SNCF, les agents considérés comme "absents irréguliers" ont une retenue sur salaire plus importante que les grévistes. Alors que la pénalité financière pour une grève s’élève à environ 70 euros par jour, elle atteint environ 120 euros par jour pour une absence irrégulière. Enfin, concernant la "prime de reprise", Anasse Kazib conteste cette appellation. "Au départ, la SNCF proposait aux techniciens jusqu'à 7.000 euros pour qu'ils acceptent le plan de réorganisation." Il rappelle que ce plan consistait à augmenter le nombre de nuits travaillées, passant de 80 actuellement à environ 126, soit la moitié de l'année.
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