ENQUÊTE - C'est une situation qui inquiète l'UFC-Que Choisir : alors que les trois quarts des rendez-vous de santé initialement prévus entre le 17 mars et le 11 mai ont été annulés, moins de 20% ont fait l’objet d’une reprogrammation au sortir du confinement, selon l'association de consommateurs.
Deux mois de déprogrammation quasi-totale des soins "non urgents" à cause du confinement, et c'est l'embouteillage du côté des patients. Une situation qui alarme l'UFC-Que Choisir. L'association a en effet mené auprès de 4654 personnes une enquête* qui révèle l’ampleur du retard :
"Alors que 74% des rendez-vous initialement prévus sur la période allant du 17 mars au 11 mai ont été annulés par les professionnels de santé, moins de 20 % ont fait l’objet d’une reprogrammation auprès d'un spécialiste au sortir du confinement", indique la Fédération, qui souligne que "cela est d’autant plus dommageable qu’un tiers de ces rendez-vous avaient été pris depuis plus de trois mois".
Une gestion défaillante
Premier constat pour expliquer cet engorgement, selon l'UFC-Que Choisir, la communication est trop souvent restée uniquement administrative concernant les interventions en milieu hospitalier : "seuls 13 % des patients ayant vu leur rendez-vous annulé ont pu avoir un contact direct avec leur chirurgien", révèle l'association, qui insiste sur le fait que ce dernier est pourtant "le mieux à même de les informer sur les conséquences médicales de ce report".
Pire, d'après l'UFC, la gestion des besoins de soins apparus pendant le confinement a largement failli : "40 % des usagers qui ont estimé avoir besoin d’un rendez-vous auprès d’un spécialiste sans pouvoir attendre la fin du confinement sont restés sans solution", affirme-t-elle.
Un retard difficile à rattraper
Plus inquiétant encore, l'enquête menée par l'UFC-Que Choisir montre que le niveau de reprogrammation des soins tombe à seulement 12 % s'agissant des opérations et traitements en milieu hospitalier. Si des rendez-vous ont depuis été organisés, pour l'association, il semble difficile d’entrevoir une résorption rapide des soins en attente, alors que les établissements de santé doivent en plus faire face au flux constant de nouveaux patients. Même crainte pour les centres d’imagerie médicale qui accusent des retards considérables.
Un afflux d’autant plus difficile à gérer que les règles d’hygiène drastiques réduisent les capacités de prise en charge du système sanitaire. Une problématique qui inquiète la Fédération : "L'importance des interventions pratiquées et l’impossibilité de les reporter sine die pose la question de l’organisation de la reprise des soins en particulier dans les hôpitaux publics qui seront sans doute les derniers à retrouver un fonctionnement normal", avance-t-elle.
Seule solution pour l’UFC-Que Choisir devant l’impossibilité pour l’hôpital public de faire face, seul, à cette vague de reprogrammations, "il faut que toutes les ressources d’offres de soins territoriales, privées et publiques, soient mobilisées à plein". L'association en appelle donc aux agences régionales de santé pour mettre en place sans délai un suivi des capacités des différents établissements de soins, y compris des centres d’imagerie médicale, pour orienter les usagers vers les places disponibles. Elle demande, par ailleurs, au Ministre de la Santé de garantir que les usagers dirigés vers le privé alors qu’ils avaient initialement rendez-vous dans le public ne se verront pas pénaliser financièrement en particulier par l’application de dépassements d’honoraires.
* Enquête en ligne réalisée du 3 au 12 juin 2020, auprès des abonnés à la lettre d’information de quechoisir.org et du réseau d’associations locales de l’UFC-Que Choisir.
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