Soixante migrants sri-lankais qui demandaient l'asile ont été expulsés de l'île de La Réunion

Ils sont arrivés le 13 avril dernier, en bateau, depuis l'Indonésie. A bord de ce bateau, ils étaient 120 dont neuf femmes et treize enfants et avaient déposé une requête pour obtenir l'asile. Ce lundi 29, la préfecture de Saint-Denis indique que la moitié d'entre eux ont été expulsés vers le Sri-Lanka, par un vol spécial affrété au départ du principal aéroport de l'île. 

Escortés par 62 policiers et gendarmes, les migrants sont montés dans l'avion sans opposer de résistance. "Beaucoup avaient le visage grave. Il y avait beaucoup de tristesse dans les regards", a raconté un employé de l'aéroport. La fin d'un périple de plusieurs semaines. 

Parmi ces 120 personnes, "trente-quatre ont été admises sur le territoire pour déposer une demande d’asile en France. Leur demande sera étudiée par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra)", a indiqué la préfecture. Les requêtes des 86 autres ont été rejetées. 

Les 26 migrants restants "non admis sur le territoire demeurent en zone d’attente, en l’attente des suites de la procédure les concernant", a précisé la préfecture. Quelques heures plus tard, la cour d'appel a ordonné leur sortie de zone de confinement. Désormais libres de circuler sur le territoire réunionnais, ils ont été pris en charge par des associations.

Ces migrants étaient arrivés à La Réunion à bord d'un bateau de pêche. Leur destination finale devait être la Nouvelle-Zélande et ils avaient déboursé entre 2.000 et 5.000 euros par personne pour cette dangereuse traversée. L'embarcation transportait également trois membres d'équipage de nationalité indonésienne qui ont, tous trois, été mis en examen pour aide à l'entrée ou au séjour irrégulier en bande organisée. Placés en détention provisoire, ils seront jugés le 15 mai prochain par le tribunal correctionnel de Saint-Denis.

Depuis mars 2018, 273 personnes en provenance du Sri Lanka sont arrivées à La Réunion. 130 s'y trouvent toujours et sont dans l'attente d'une décision de l'Ofpra concernant leur demande d'asile. Toutes les autres ont été renvoyées dans leur pays. Un peu plus de 4.000 km séparent La Réunion du Sri Lanka. "Il y a manifestement des filières d'immigration illégales qui sont à l’œuvre", avait déclaré fin décembre Frédéric Joram, secrétaire général de la préfecture de La Réunion.