ENQUÊTE - Selon une étude Médiamétrie pour l'Institut Paris Région, la crise sanitaire aura un impact très important sur le mode de vie des habitants d'Ile-de-France. Elle devrait notamment affecter leur utilisation des transports en commun et leurs choix en termes de loisirs.
En région parisienne, rien ne sera plus comment avant. C'est en tout cas le sentiment des Franciliens, dans une enquête Médiamétrie réalisée courant mai et dévoilée lundi par l'Institut Paris Région.
Encore profondément marqués par les longues semaines de confinement dans cette région où l'épidémie de coronavirus a eu un impact très fort, les habitants de la région parisienne anticipent d'importants bouleversements dans leurs habitudes de vie, selon cette étude.
Travail : retour à la normale pour moins d'un actif sur deux
Durant le confinement, 39% des actifs de la région ont eu recours au télétravail. Au total, 67% disent avoir poursuivi leur activité, 33% n'ayant pas eu d'activité, et 7% ayant eu une activité réduite (chômage partiel).
Alors que l'activité économique reprend progressivement, seuls 44% anticipent pourtant une reprise d'activité normale. Pas moins du quart (25%) des actifs interrogés estiment qu'ils vont reprendre une activité plus intensive - conséquence du rattrapage post-crise sanitaire -, quand au contraire 17% des actifs envisagent une activité dégradée avec du chômage technique sur une période de plusieurs mois. Enfin, 6% craignent une perte d'emploi dans les mois à venir.
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Un regard nouveau sur les transports
La crise a également eu, pour nombre d'entre eux, un effet sur le regard porté sur les modes de déplacements. Au total, un Francilien sur six envisage de changer de mode de transport. Cela concerne tout particulièrement les usagers des transports en commun, qui sont 24% à rechercher des solutions alternatives. A l'inverse, 22% des cyclistes se disent confortés dans le choix de ce mode de déplacement et veulent le renforcer.
Ce désir de changement se manifeste plus fortement en petite couronne, et principalement à Paris et en Seine-Saint-Denis.
La téléconsultation plébiscitée
L'enquête interroge également les Franciliens sur les habitudes prises durant la crise en matière de santé, la confinement ayant entraîné une explosion de la téléconsultation. Aujourd'hui, 41% des habitants de région parisienne envisagent de recourir à la téléconsultation médicale au-delà de la période de confinement - dont 75% de ceux qui l'on expérimentée durant la crise.
Ce choix concerne majoritairement les moins de 34 ans, les personnes âgées de plus de 65 ans apparaissant plus rétives au recours régulier à la téléconsultation.
A noter, la question du système de santé, mis sous tension extrême durant la crise, est désormais le principal sujet de préoccupation des Franciliens, devant la question de l'industrie française, du pouvoir d'achat, du changement climatique, du chômage et de la pauvreté.
Un impact sur la consommation et les loisirs
Dernier enseignement de l'enquête, une majorité de Franciliens envisagent de modifier leurs habitudes d'achat, 93% prévoyant de privilégier les produits locaux, et 90% affirmant vouloir se tourner plus généralement vers le "made in France".
En termes de loisirs, le top 3 des activités en baisse dans les intentions après l'épidémie sont le shopping, les foires et les salons, ainsi que la fréquentation des bars et des restaurants. Inversement, le top 3 des activités en hausse sont la marche en milieu naturel, l'activité physique en plein air et la fréquentation des parcs et jardins.
Méthodologie : enquête Médiamétrie réalisée en ligne du 5 au 19 mai auprès d'un échantillon de 3028 personnes, représentatif des résidents d'Ile-de-France âgés de 18 à 75 ans.