La génération des 18-24 ans encore marquée par la culture du viol, selon un sondage

A Lo.
Publié le 2 février 2022 à 8h28
Marche féministe "NousToutes" à Toulouse, le 21 novembre 2021
Marche féministe "NousToutes" à Toulouse, le 21 novembre 2021 - Source : Valentine CHAPUIS / AFP

Un sondage Ipsos a été réalisé pour mesure la prégnance de la culture du viol au sein de la population.
Toutes générations confondues, la proportion est en baisse.
23% des 18-24 ans estiment cependant encore que "lorsque l'on essaye d'avoir des relations sexuelles avec elles, beaucoup de femmes disent 'non', mais ça veut dire 'oui'"

Malgré la dénonciation perpétuelle de la culture du viol par les féministes, celle-ci semble encore bien ancrée au sein de la population. En effet, une étude Ipsos sur l'ancrage des stéréotypes sexistes et de la culture du viol montre que 11% des personnes interrogées, toutes générations confondues, sont encore marquées par ce cadre, en recul par rapport à des enquêtes précédentes.

Une proportion qui monte à 23% chez les jeunes de 18 à 24 ans et à 34% chez les jeunes hommes. De même, 23% des 18-24 ans pensent que "beaucoup de femmes prennent du plaisir à être forcées", et 36% qu'elles apprécient "être humiliées et injuriées".

Une génération "porno" qui a encore du mal avec la notion de consentement

Des "chiffres inquiétants", pour la psychiatre Muriel Salmona, présidente de l'association "Mémoire traumatique et victimologie" qui a commandé l'étude, et qui s'explique par la prégnance de la pornographie. "Cette tranche d'âge a été la plus exposée dès l'enfance à des contenus pornographiques, avec des contenus souvent violents et dégradants envers les femmes et une érotisation de la haine et de la violence", analyse-t-elle.

D'ailleurs, pour 34% des 18-24 ans (contre 19% de l'ensemble des sondés), "la pornographie est un moyen comme un autre pour faire son éducation sexuelle". Et seuls 59% des jeunes hommes de 18-24 ans (contre 82% pour l'ensemble des sondés) considèrent comme un viol le fait de "forcer sa partenaire à avoir un rapport sexuel alors qu'elle refuse".

En outre, plus de la moitié des 18-24 ans sont enclins à mettre en doute les paroles des victimes : 52% estiment "fréquent d'accuser une personne de viol par déception amoureuse ou pour se venger" (contre 37% pour l'ensemble des sondés). Cette génération est par ailleurs plus encline à "atténuer la responsabilité des agresseurs lorsque la femme est sous l'emprise de drogue ou d'alcool".

Autant de "mythes" sur le viol qui "alimentent une tolérance face aux comportements sexuels violents et leur garantissent une impunité quasi totale", regrette l'association du Dr Salmona, qui résume en substance : "Il y a dans cette jeune génération une problématique très importante face à la notion de consentement".

Sondage Ipsos réalisé en novembre 2021 auprès d'un échantillon de 1035 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus, interrogés par internet, méthode des quotas


A Lo.

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