Euthanasie : 82% des Français favorables à un référendum sur la fin de vie

ML
Publié le 10 juillet 2021 à 12h48
Euthanasie : 82% des Français favorables à un référendum sur la fin de vie
Source : Istock

FIN DE VIE - Une majorité de Français se dit favorable à un référendum sur la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, selon un sondage Ifop dévoilé vendredi.

Alors que la législation concernant la fin de vie évolue en Europe, c’est un sujet dont les Français veulent directement s’emparer. Ce sont les enseignements d’un sondage Ifop sur les institutions, rendu public le vendredi 9 juillet et commandé par le groupe Union Centriste au Sénat. Lors d'un prochain mandat, 82% des Français seraient favorables à l'organisation d'un référendum sur la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie.  

Parmi les sondés favorables, tous les bords politiques sont représentés, même si l'engagement particulièrement marqué du côté de LREM, avec 90% de sympathisants en faveur du référendum.

Depuis plusieurs mois, le débat sur le droit à choisir sa fin de vie divise les politiques. À la fin du mois de juin, le PS lançait la campagne "La liberté jusqu'au bout" et demandait le retour du sujet à l'Assemblée et au Sénat avant 2022, après une proposition de loi lancée en avril et abandonnée.

Une proposition de loi sur la fin de vie lancée en avril

Cette proposition de loi sur “une fin de vie libre et choisie” portée par le député Olivier Falorni, du groupe Libertés et territoires, n’avait pas abouti à cause de milliers d'amendements. Elle devait rendre possible le recours à “une assistance médicalisée à mourir” pour les malades majeurs, “en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable”

Une majorité d'élus réclament  son retour : quelque 300 députés de tous bords, dont plus de la moitié du groupe LREM, ont demandé début mai au Premier ministre Jean Castex d'inscrire au menu cette proposition de loi. L'initiative a été soutenue par plusieurs ministres : Marlène Schiappa, Emmanuelle Wargon, Olivier Dussopt et Agnès Pannier-Runacher. 

De son côté, l'exécutif reste réticent. Le patron des députés LREM, Christophe Castaner, veut "éviter le bordel" et "prendre en compte l'avis" du Premier ministre et du président. Jean Castex avait indiqué au Parisien en mai dernier que le débat sur la fin de vie était "évidemment légitime, mais il arrive tard", affirmant que "le calendrier parlementaire est extrêmement serré".

Plusieurs personnalités se mobilisent en faveur de cette dépénalisation, comme Bernard Tapie. Invité jeudi 8 juillet dans l'émission de Darius Rochebin sur LCI, l’homme d’affaires atteint d’un double cancer a défendu sa volonté de choisir sa mort. "Faut arrêter de nous faire chier à vouloir nous faire vivre comme eux l'ont décidé", a-t-il affirmé. Avant de poursuivre : "Est-ce que moi je vais m'occuper de la manière dont va mourir tel ou tel ministre ? Chacun a sa mort."

Selon une enquête Ifop publiée en avril et réalisée en partenariat avec l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, 93% des Français sont favorables à une euthanasie réalisée par les médecins, à la demande de patients atteints "de maladies insupportables et incurables". Un chiffre stable par rapport à une précédente enquête datant de 2017, selon l'institut. Quant au suicide assisté, 89% des répondants y sont favorables.


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