Soumission chimique : qu'est-ce que ce fléau encore méconnu ?

par A. LG
Publié le 23 mai 2023 à 11h26, mis à jour le 23 mai 2023 à 11h44

Source : JT 20h Semaine

Une campagne de sensibilisation vient d'être lancée pour alerter sur la soumission chimique.
Encore trop peu connu, ce fléau consiste à droguer un proche ou autrui, à son insu, pour en abuser.
Cela concerne près de 600 plaintes chaque année et neuf victimes sur dix sont des femmes.

"M'endors pas". C'est le slogan de la campagne de sensibilisation lancée ce lundi 22 mai sur les réseaux sociaux pour alerter sur la soumission chimique et relayée depuis par plusieurs personnalités, dont l'ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu, ou encore Daphné Bürki, Caroline Vigneaux et Olivia Ruiz. Derrière cette initiative : Caroline Darian, autrice d'un livre sur le sujet dans lequel il est question de son histoire. La mère de cette femme de 44 ans a en effet été droguée à son insu pendant une dizaine d'années par son propre père avant d'être livrée à des hommes.

En d'autres termes, "la soumission chimique, c'est droguer une personne à son insu pour abuser d'elle, sans qu'elle puisse réagir ou parfois même en avoir conscience", explique cette dernière.

Des symptômes qui doivent alerter

Si cela peut concerner des agressions au GHB en discothèque par exemple, cela concerne bien souvent, comme dans cette affaire judiciaire relayée dans les médias, des agressions au sein même des foyers, et tous les milieux sociaux. Il était alors question de "soumission" avec des somnifères et des anxiolytiques, comme dans la majeure partie des cas où des benzodiazépines, prescrits notamment pour leur effet hypnotique, sont détournés de leur usage. "En plus d’endormir les victimes, ces médicaments peuvent occasionner des amnésies supprimant les images de l’agression", souligne le communiqué qui accompagne le lancement de la campagne.

"Il y a beaucoup de personnes sous soumission chimique qui s'ignorent. Ma maman s’est ignorée pendant dix ans", souligne Carole Darian sur RTL, alertant sur des symptômes tels que les troubles du sommeil ou de la mémoire. Et de poursuivre : "Elle a cherché, elle a vu trois neurologues, des médecins (...). Le corps médical n’a pas su détecter. On cherche ce que l’on connaît. Encore faut-il avoir conscience, que quand on est médecin, on a potentiellement affaire à une victime de soumission chimique."

En France, près de 600 plaintes sont déposées tous les ans, neuf victimes sur dix étant des femmes. Le plus souvent, le mobile est l’agression sexuelle, mais il peut aussi s'agir de violence physique, de vol, d'extorsion, de traite humaine ou encore d'homicide.


A. LG

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