Les températures caniculaires qui touchent la France posent un défi aux agriculteurs.Les éleveurs, notamment, doivent aider leurs vaches à passer cette vague de chaleur.Elles souffrent particulièrement et produisent moins de lait.
Pour les vaches de Rémi Mercier, la journée va être très chaude. Dès le petit matin, ce jeune éleveur a déployé un arsenal de solutions pour aider ses laitières à endurer des températures auxquelles elles ne sont pas adaptées, alors qu'une canicule touche la France cette semaine. Dans le reportage ci-dessus, une équipe de TF1 suit Rémi dès l'aube dans son exploitation de Saint-Germain (Meurthe-et-Moselle).
Pas question de sortir en plein champ, les vaches ne quitteront pas l'étable aujourd'hui. Rémi a mis en route des ventilateurs dès le matin, et mieux encore : des brumisateurs rafraîchissent le troupeau en permanence, diminuant la température de 5 degrés. "Nous, ce qu'on va voir d'abord, c'est la baisse de production de lait", explique l'agriculteur, puis on observera "qu'elles sont mises en situation de stress", par exemple qu'"elles auront moins envie de manger".
"Stress thermique"
Le "stress thermique", c'est ce que redoutent les éleveurs : les vaches halètent, mais ne ruminent plus, la production chute fortement, et le lait est de moins bonne qualité, avec notamment une baisse de la teneur en matière grasse. Or les vaches "commencent à souffrir de la chaleur dès 21° C", alertait l'an dernier l'expert Denis Denion auprès du site spécialisé Pleinchamp. Au-delà de 25° C, une vache laitière doit consommer environ 120 litres d'eau par jour.
En été, les élevages français passeraient en moyenne 10 heures par jour au-dessus du seuil de stress thermique, selon une étude publiée en 2015 - et l'on sait que les températures n'ont cessé d'augmenter depuis. Les pertes de lait calculées se situent alors autour de 2,4 kg par jour et par vache en moyenne. C'est près de 150 kilos de manque à gagner par jour pour une ferme laitière type, qui exploite une soixantaine de vaches.
Une vache, c'est l’équivalent d'un chauffage supérieur à 1000 watts
Denis Denion, consultant
"Un ruminant, ça produit beaucoup de chaleur", expliquait encore le consultant Denis Denion, "une vache, c'est l’équivalent d'un chauffage supérieur à 1000 watts". Et les capacités respiratoires des vaches, très limitées, ne leur procurent pas un rafraichissement suffisant, les obligeant dès lors à rester debout pour augmenter la surface de contact de leur corps avec l'air extérieur. Les bâtiments des éleveurs, pas forcément conçus au départ pour protéger de chaleurs aussi extrêmes, devront à l'avenir être adaptés, préconisait Denis Denion.
Les agriculteurs modifient déjà leurs habitudes dans de nombreux domaines, avec la montée en flèche des températures ces dernières années. À Limey-Remenauville, à l'autre bout du département de Meurthe-et-Moselle, Antoine Clavel est ainsi très vigilant face au risque d'incendie que lui-même pourrait déclencher en moissonnant ses champs de céréales, qu'une étincelle suffirait à enflammer. Pour éviter ces "feux de cultures", responsables chaque année en France de nombreux départs d'incendie, chaque machine est pourvue d'extincteurs, et Antoine s'est doté d'une caméra thermique pour contrôler régulièrement la température de sa moissonneuse.
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