Le ministère de l'Éducation va lancer en mai une campagne de sensibilisation contre l'homophobie à l'école.Elle sera notamment axée sur l'accueil des élèves LGBT+."Une étape décisive", selon Pap Ndiaye, après le suicide du jeune Lucas.
"Aucun enfant ne doit trouver comme issue ultime le suicide." Alors qu'une marche blanche en hommage à Lucas doit se tenir dimanche 5 février à Épinal, Pap Ndiaye a affirmé mercredi vouloir franchir "une étape décisive" contre l'homophobie à l'école. Pour ce faire, le ministère de l'Éducation va lancer une campagne de sensibilisation lors du 17 mai, journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, axée sur l'accueil des élèves LGBT+.
"Nous savons que par rapport aux élèves hétérosexuels, les élèves gays et lesbiennes ont quatre fois plus de risques de faire une tentative de suicide, quand c'est onze fois plus pour les jeunes transsexuels. Nous devons améliorer leur accueil en s'attaquant encore plus fortement aux situations de moqueries, de violences et de harcèlement", a indiqué le ministre dans un entretien publié mercredi 1er février sur le site internet du magazine Têtu.
Généralisation des observatoires des LGBTphobies
"Ces élèves peuvent compter sur moi, et ils doivent pouvoir compter sur les adultes présents dans les établissements, pour mettre fin à chaque situation de harcèlement", a ajouté Pap Ndiaye, précisant qu'il a décidé "de généraliser dans toutes les académies des observatoires des LGBTphobies". Le ministre avait indiqué à la mi-janvier vouloir cette généralisation après le suicide début janvier du jeune Lucas, 13 ans, collégien à Golbey (Vosges). Sa mère a estimé lundi 30 janvier que le harcèlement subi par son fils en raison de son homosexualité avait clairement été "l'élément déclencheur" de son passage à l'acte.
Ces observatoires permettent de recueillir de l'information, d'engager des actions de prévention et d'accompagnement des équipes éducatives, ou de mettre en œuvre des formations. Par ailleurs, "nous devons aussi faire un effort dans les programmes, dans la manière dont les sociabilités scolaires se passent", a poursuivi Pap Ndiaye dans Têtu. Le ministre souhaite que "les portes soient grandes ouvertes" aux associations qui font de la sensibilisation sur ces sujets, "qui ont un agrément et ont acquis une expertise précieuse".
Les questions d'éducation à la sexualité "sont moins clivantes, notamment politiquement, que par le passé - sauf de la part de l'extrême droite", estime-t-il, jugeant que "la société bouge beaucoup depuis dix ans". "Il existe certes un monde réactionnaire agressif qui s'attaque à l'école via les questions LGBT+. Mais je pense qu'il s'agit d'une réaction très bruyante qui ne reflète pas la société actuelle."
Parmi les dispositifs de lutte contre le harcèlement déjà existants, le programme pHARe de lutte contre le harcèlement du gouvernement a été généralisé à la rentrée 2022. S'ajoutent d'autres mesures, comme les numéros d'aide d'urgence 3020 (pour familles et victimes), et 3018 (cyberharcèlement).
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