Syndrome du choc toxique : une étudiante interpelle Marisol Touraine

Anaïs Condomines
Publié le 14 septembre 2015 à 18h30
Syndrome du choc toxique : une étudiante interpelle Marisol Touraine

COMBAT – Auteure d’une pétition sur Change.org réclamant un meilleur accès à la composition des tampons, une étudiante a récolté plus de 56.000 signatures. Elle interpelle aujourd’hui la ministre de la Santé et la Commission européenne.

Elle espérait produire "un électrochoc jusqu’au ministère de la Santé". Mélanie Doerflinger, étudiante de 19 ans, a lancé pendant l’été une pétition réclamant à Tampax d’indiquer sur leurs emballages la composition des tampons hygiéniques. Alertée par l'histoire de cette mannequin américaine victime du Syndrome du Choc Toxique (SCT), une maladie bactérienne rare liée aux composants utilisés pour la fabrication des tampons, elle avait alors décidé d'agir. 

Aujourd’hui, la jeune femme a déjà recueilli sur Change.org plus de 56.000 signatures . Suffisant pour qu'elle confronte le problème aux pouvoirs publics. Mélanie Doerflinger a ainsi rédigé dès la rentrée une série de courriers, telles des bouteilles jetées à la mer et dont elle espère bien qu’elles lui reviendront chargées de réponses. Parmi les organismes qui devraient vérifier leur boîte aux lettres : la Direction de la santé de la Commission européenne, les services de Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, le service communication de Procter et Gamble (propriétaire de Tampax) et les services de Marisol Touraine, actuelle ministre de la Santé.

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Mélanie a voulu taper large, se sentant bien petite dans ce monde d’industriels, dont elle peine à comprendre les lois obscures. Car si aucune information sur la composition des tampons n’est rendue visible sur les emballages, c’est bien que la législation l’autorise... par son silence. Aucun texte, aucune directive, n’oblige en effet l’industrie du papier, à laquelle appartient la production de produits absorbants, à indiquer ses composants. Et pour la jeune femme, c’est là qu’est le vrai problème.

"Pourquoi avoir considéré juridiquement les tampons comme des équivalents aux mouchoirs à papier ? C’est à cause de cette législation que les marques de produits hygiéniques ne veulent pas nous renseigner sur la totalité de la composition de leurs produits" demande-t-elle ainsi à la ministre.

Problème mondial

Après vérification, il apparaît que certaines marques de mouchoirs en papier prennent tout de même la peine d’indiquer leurs composants, bien qu’aucune disposition ne les y oblige. Le mystère, concernant les tampons hygiéniques, reste en revanche entier. Du côté du cabinet de Pascale Boistard, on précise à metronews que le courrier "est bien arrivé, et qu’il est actuellement pris en charge". Les services de Marisol Touraine n’ont pas encore retourné nos appels. En attendant, Mélanie pourrait étendre son combat : aux Etats-Unis, la Drug and Food Administration autorise carrément l’industrie du tampon à garder pour elle la composition de ses produits.


Anaïs Condomines

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