Une violente tempête hivernale s'est abattue sur une grande partie des États-Unis, provoquant des annulations de vols et des fermetures d'autoroutes.Tf1info a recueilli le témoignage d'une touriste française, laissée avec ses deux frères et une dizaine de touristes en plein blizzard alors qu'ils voyageaient à bord d'un car de la compagnie Flixbus.
Ces touristes français avaient prévu de passer le réveillon à New York, leur voyage a tourné au cauchemar. Partis à bord d'un bus de la compagnie FlixBus vendredi en milieu de journée, leur chauffeur les a abandonnés en cours de route, en raison de la violente tempête qui a frappé les États-Unis. "A la base, on devait prendre un avion, mais notre vol a finalement été annulé, à cause de la tempête. On a vu qu’il y avait un bus à destination de New York qui était maintenu", explique, auprès de TF1info, Claire, une étudiante française, qui se trouvait à bord du bus avec ses deux frères et une dizaine de touristes, âgés de 20 à 30 ans.
En dépit des conditions météos difficiles, le bus est parti comme prévu vendredi en milieu de journée de Niagara Falls, dans l'État de New York. "On s’est dit que si la compagnie maintenait le trajet, c’est qu'elle estimait qu'il n'y avait aucun risque" poursuit la jeune. Mais au bout d’une heure, le chauffeur s’arrête sous un pont à proximité de la ville de Buffalo et explique à la dizaine de passagers qu’il n’ira plus loin. "Il nous a dit que c’était trop dangereux et qu’on retournait à Niagara Falls", reprend l’étudiante, qui voyageait avec ses deux frères.
"On s’est dit qu’il avait raison, qu’on passerait la nuit à l’hôtel et qu’on essaierait de prendre un autre bus le lendemain une fois que la tempête se serait calmée", reprend la jeune femme. Sauf qu'entre temps, les autoroutes ont été fermées dans l’autre sens. Impossible donc de retourner au point de départ. "Le chauffeur nous a déposés dans une gare routière perdue au milieu de nulle part dans la banlieue de Buffalo. On lui a demandé s’il pouvait nous emmener jusqu’à un hôtel, mais il a refusé", raconte Claire.
Pour nous obliger à descendre, le chauffeur a éteint le moteur et a ouvert les portes du bus.
Claire, une étudiante française
Le petit groupe de voyageurs décide alors d’appeler la compagnie pour savoir si elle peut leur trouver solution. "La discussion a duré environ 30 minutes. La dame au téléphone nous a expliqué qu’on serait remboursé et qu’on bénéficierait d’une nouvelle réservation. À cet instant, ce qu’on voulait, c’est juste qu’on nous trouve un endroit au chaud où manger. On a donc refusé de sortir du bus", explique la jeune femme. S'ensuit alors une scène surréaliste qu'elle nous décrit. "Pour nous obliger à descendre, le chauffeur a éteint le moteur et a ouvert les portes du bus. Il faisait tellement froid, tout le monde est descendu pour s’abriter à l’intérieur de la gare routière", relate Claire.
L’endroit est squatté par des sans-abris, dont certains très alcoolisés. Et rien pour se restaurer, hormis un distributeur, tous les commerces étant fermés. "On a contacté des hôtels, sauf que personne ne pouvait venir nous chercher. Il fallait s’y rendre à pied. Le plus proche était à seulement 400 mètres, mais il y avait plusieurs mètres de neige dans les rues. C’était impossible. En plus, la nuit était à 200 dollars et certains passagers n’étaient pas en mesure de payer un tel prix", souligne-t-elle. Finalement, tout le monde a passé la nuit dans la gare routière. "Il fait très froid et personne n’a fermé l’œil de la nuit. Une personne a acheté un paquet de biscuits au distributeur et elle a été rackettée par un sans-abri", rapporte, encore choquée, la jeune femme.
On nous lâche dans la nature, en plein milieu d’une tempête de neige
Claire, une étudiante française
La compagnie lui a indiqué sur le réseau social Twitter qu’habituellement, un hébergement et un repas sont bien prévus, sauf dans le cas d’une annulation liée à des conditions météo. "Ce qui me scandalise, c’est qu’on nous lâche dans la nature, en plein milieu d’une tempête de neige, sans nous apporter aucune aide. Certes, ils ne sont pas responsables de la tempête. Mais ils ont maintenu le trajet, ils doivent donc assumer leurs responsabilités", déplore la jeune femme. Étudiante à Montréal pendant six mois, Claire avait prévu de faire un road trip avec ses deux frères.
"Non seulement les nuits d’hôtel à Buffalo ne seront pas remboursées, mais on va également perdre nos réservations pour les jours suivants. On devait passer trois nuits à Boston, c’est 600 euros qui vont finir à la poubelle", s'agace Claire. Ce samedi, les trois touristes français se sont rendus à l'hôtel le plus proche, en bravant la tempête. "Nous avions parfois de la neige jusqu'aux cuisses, mais nous sommes dans un endroit confortable maintenant... A nos frais bien sûr !", nous a indiqué Claire en fin de journée. Un réveillon dont elle et ses frères se rappelleront longtemps...
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