Tommy le chimpanzé est-il une "personne" ?

Publié le 8 octobre 2014 à 12h52
Tommy le chimpanzé est-il une "personne" ?

NEW YORK – L'avocat Steven Wise s'efforce à faire reconnaître le chimpanzé Tommy comme une "personne" auprès du tribunal pour remédier à son emprisonnement illégal.

Le chimpanzé Tommy, 26 ans, est conservé par son propriétaire dans une cage à New York. L'avocat Steven Wise, habitué à faire campagne pour le droit des animaux, s'est emparé de son cas. Il doit prouver que l'animal a été enfermé illégalement et mérite la "personnalité juridique" lui permettant d'être jugé comme un humain et prévaloir des mêmes droits.

EN SAVOIR + >> Un manifeste pour changer le statut juridique de l'animal

"Notre mission est de changer le statut de droit commun d'au moins certains animaux non humains […]. Des droits fondamentaux comme l'intégrité physique et la liberté corporelle", a expliqué l'avocat à Sky news.

Ses précédentes poursuites ont été rejetées mais Mr Wise a fait appel. Le propriétaire, de son côté, a renoncé à son droit de plaidoirie devant le tribunal. Il a mentionné que Tommy avait été mis sur une liste d'attente pour un refuge pour animaux, comme le souhaite son défenseur. Mais rien ne l'y oblige selon la loi.

Pas de protection animale aux USA

"La législation aux États-Unis concernant la protection animale est quasi-inexistante, précise pour metronews Thierry Auffret Van der Kemp, ancien directeur de la Fondation du droit animal (LFDA) . Au niveau fédéral, l'expérimentation sur les animaux en laboratoire n'est pas interdite comme dans l'Union Européenne, et la maltraitance animale ne concerne que les animaux domestiques."

Si l'État de New York se prononce en la faveur de Tommy, les droits des autres animaux de grande intelligence comme les dauphins ou les éléphants pourraient être renforcés. Une situation critiquée par certains experts juridiques qui redoutent que les tribunaux soit submergés par des questions complexes.

Des droits... et des obligations

Par exemple, être considéré comme un humain impliquerait à l'inverse des obligations juridiques (comme contracter) ou remettrait en cause la vente des animaux. "Cela implique beaucoup de choses. Le cas de Tommy est plus de l'ordre de la communication que pratique", tempère Thierry Auffret Van der Kemp.

Des questions complexes qui avaient fait débat en 2012 déjà. Un tribunal américain avait dû décider si cinq orques des parcs d'attraction Seaworld ( retrouvez ici toute l'affaire Seaworld ) pouvaient poursuivre leur "employeur" pour esclavage, d'après le 13e amendement. La réponse avait été négative.


La rédaction de TF1info

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