PROPOSITIONS - L'organisation de l'islam de France est au cœur d'un rapport qui sera prochainement remis au président de la République. Selon les éléments révélés vendredi par Europe 1, il va notamment relancer la question d'une taxation spécifique des produits halal pour financer l'islam.
Emmanuel Macron avait annoncé devant le Congrès, en juillet dernier, un chantier pour l'automne visant à réorganiser l'islam de France, et notamment ses modes de financement, en fixant "un cadre et des règles". Dans la perspective de cet arbitrage présidentiel, un rapport de l'institut Montaigne coordonné par Hakim El Karoui, spécialiste de l'histoire de l'islam, va être remis à Emmanuel Macron.
Plusieurs chapitres de ce rapport ont été dévoilés vendredi matin sur Europe 1. Ils comprennent certaines mesures choc.
Taxe sur le halal
Selon la radio, le rapport remet sur la table l'idée d'une taxe sur les produits halal, un marché qui pèserait 5 à 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an en France. La mise en œuvre de cette taxe, objet de débats récurrents, serait pilotée par une nouvelle structure, l'Association musulmane pour l'islam de France, ayant pour mission de financer et d'organiser le culte musulman. Elle aurait pour objectif de favoriser un culte financièrement indépendant des puissances étrangères.
Ce type de taxe, proposé déjà il y a vingt ans, avait notamment été soutenu en son temps par l'ex-députée LR de l'Essonne Nathalie Kosciusko-Morizet, Benoît Hamon ou encore François Bayrou, ainsi que par l'ancien président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Anouar Kbibech. Ce dernier avait également proposé de taxer le pèlerinage à La Mecque afin de rationaliser son organisation.
Mieux contrôler les pèlerinages
Précisément, le rapport préconise aussi un contrôle accru et une meilleure régulation du marché des voyagistes qui organisent les pèlerinages à La Mecque. Pour l'heure, la quarantaine d'agences de voyages françaises agréées font l'objet d'une liste publiée annuellement par le consulat d'Arabie saoudite en France.
"Tracfin islamique"
Parmi les propositions figure également, selon Europe 1, celle visant à renforcer la surveillance des flux financiers liés à l'islam, avec la mise en place d'une nouvelle structure pilotée par Bercy, du type Tracfin, en charge de la lutte contre la fraude, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Cette nouvelle instance rejoindrait l'Association pour le financement et le soutien du culte musulman lancée début juillet.
L'UOIF pointée du doigt
Enfin, le rapport pointe, selon la radio, le risque de "l'islamisation des musulmans" et le rôle de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), jugée enfermée dans "des rigidités idéologiques" et un "discours victimaire". Le coordinateur du rapport, Hakim El Karoui, cité par Europe 1, estime que "l'islam de France, contrairement à ce que l'on dit, n'est pas pauvre". "Il faut juste que ceux qui l'appauvrissent s'écartent de la gestion des flux financiers."
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info