IMITATION - Les images d'une poupée masquée, similaire à la célèbre création de Mattel, présentée dans un coffret "spécial pandémie", ont surpris des internautes, qui se sont demandés si elle avait été véritablement commercialisée. Il s'agit en réalité d'une pièce unique réalisée par une designer américaine.
Habillée d'un long peignoir, masquée, une poupée "spéciale pandémie" a suscité l'étonnement sur Facebook. Parmi les accessoires qui l'accompagnent, on observe notamment un ordinateur portable en pleine visioconférence, un flacon de gel hydroalcoolique ou bien encore... du papier toilette. De quoi laisser perplexes des internautes, qui se sont demandés s'il s'agissait d'une production officielle de Mattel, et commercialisée par ses soins.
Quand certains s'amusent de cette poupée en plein dans l'air du temps, d'autres trouvent l'initiative "honteuse" et appellent même au boycott. "Il y en a toujours pour se faire du fric dans toutes les situations", estime une internaute, visiblement convaincue que l'entreprise est à l'origine de cette surprenante figurine. Pourtant, il n'en est rien : il s'agit en effet d'une création unique réalisée il y a quelques mois par une Américaine très créative.
Réalisée en avril
Malgré un emballage assez convaincant et des accessoires qui paraissent réalisés avec soin, cette poupée d'un nouveau genre n'est en rien un modèle officiel réalisé par la marque américaine. Elle est en effet l'oeuvre d'une designer vivant dans l'Utah, aux Etats-Unis. Julene Jorgensen a dévoilé sa création à la mi-avril sur son compte Facebook, avant que les photos de sa poupée très singulière ne soient relayées en ligne.
"Pendant que tous le monde se retrouve en quarantaine, éduque ses enfants à la maison, apprend à cuisiner et réalise des vidéos TikTok, je suis ici à faire ça", écrivait-t-elle. Dans cette publication, elle présentait sa "Barbie pandémie", une création originale "inspirée par la marque Mattel, mais non affiliée à celle-ci". Pour éviter tout confusion, elle précise alors qu'il ne s'agit ici que d'un "projet artistique personnel".
Si le réalisme de la poupée a fait croire à certains qu'il s'agissait d'un produit commercialisé, cela s'explique sans doute par le soin apporté par la designer à sa réalisation. Sur son compte Instagram, elle a en effet apporté des détails quant à la réalisation, qui s'est avérée assez complexe. Elle a ainsi expliqué avoir réalisé à la main et "à l’œil" la tenue, que ce soit le pyjama ou le peignoir porté par dessus.
Un ami s'est quant à lui charger de réaliser les petits accessoires : pour ce faire, il a utilisé une imprimante 3D. Les étiquettes et le dessin de la boîte a sans doute été la partie la plus aisée, puisque la designer a utilisé un logiciel commun dans son travail pour les réaliser. Ne restait alors plus qu'à finaliser sa création avec quelques points de colle et des finitions pour l'emballage. Julene Jorgensen n'a pas manqué de remercier au passage la chanteuse Taylor Swift, qui l'a accompagnée durant toute la réalisation. Notons que les accessoires de la poupée, objets uniques, ont été mis en vente sur la plateforme Etsy. Prix de vente ? Un peu plus de 35 euros.
Une initiative pas si singulière
Cette création réalisée durant le confinement n'a donc rien à voir avec la marque Mattel, qui a commercialisé Barbie dès 1959. Il ne s'agit pas non plus d'une initiative isolée, puisqu'au printemps, Madame Figaro relatait que "Tonya Ruiz, ancien mannequin, a créé pendant la pandémie de coronavirus des poupées qui nous ressemblent". Des poupées "débordées, pas épilées, bref... confinées".
Des réalisations empreintes de militantisme, puisque l'idée était pour elle de "fabriquer chez elle des poupées réalistes, différentes les unes des autres afin de dénoncer les standards imposés par la société". Finies les Barbie à la taille guêpe, toujours souriantes et tirées à quatre épingles. Les poupées sont ici habillées de manière décontractées, mangent des gâteaux et sont souvent décoiffées.
Connue internationalement, Barbie est devenue une figure de la culture populaire. Il n'est donc pas surprenant de la retrouver au cœur d'une série de détournements. Ces créations, réalisées avec soin au printemps, n'ont rien à voir avec les modèles commercialisés par Mattel, mais cherchent à rompre avec les visions idéalisées des femmes, en particulier durant la période aussi particulière qu'a été celle du confinement.
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