Si les vacances sont attendues par de nombreuses familles, elles restent un luxe inaccessible pour de multiples ménages.Entre l'inflation et le coût majeur des transports, on lit souvent que 40% des Français n'ont pas les moyens de partir.Cette proportion est avérée et plutôt stable dans le temps, même si elle varie légèrement d'année en année.
Plutôt mer ou montagne ? Sorties culturelles ou séjours sportifs ? En France ou hors de nos frontières ? Si pour certains, les vacances sont l'occasion de changer d'air et de trancher avec le quotidien, il s'agit d'un privilège dont tout le monde ne peut pas bénéficier. Pour partir, encore faut-il en avoir les moyens : entre le coût du carburant, celui des billets de train ou le niveau global de l'inflation qui réduit le pouvoir d'achat, nombreuses sont les familles à faire attention à leurs dépenses.
Le député François Piquemal, élu sous la bannière de la France insoumise lors des dernières législatives en Haute-Garonne, a tenu à souligner en cette période estivale que "cet été, 40% des Français.e.s ont renoncé à partir en vacances". Un chiffre conséquent, proche de ceux observés depuis dix ans et qui se révèle même potentiellement sous-évalué.
Cet été 40% des français.e.s ont renoncé à partir en vacances. 🏖 Selon l’observatoire des inégalités seules 37 % des personnes aux revenus inférieurs à 1 285 € mensuels partiront contre 72 % des plus aisés. Dès lundi la #Nupes fera des propositions concrètes à l’Assemblée. — François Piquemal (@FraPiquemal) July 15, 2022
Les vacances, inaccessibles pour beaucoup de familles
Un récent sondage, dévoilé peu après la mi-juin, indiquait que 63% des Français avaient l'intention de partir en vacances durant l'été. Néanmoins, les chiffres les plus souvent cités et pris en exemple sont ceux fournis par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc). Par le biais de son enquête "Conditions de vie et aspirations des Français", il se penche depuis de longues années sur les voyages réalités par les populations. La dernière publication, basée sur des données récoltées en janvier dernier, montrait ainsi qu'au cours "de l’année 2021, 54 % des Français sont partis au moins une fois en vacances". Notons, comme le rappelle l'Insee, que l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) désigne sous le terme de vacances "l'ensemble des déplacements d'agrément comportant au moins quatre nuits consécutives hors du domicile".
Les chiffres sont en baisse, témoignait récemment une représentante du Crédoc : "Une conséquence évidente du Covid", glissait-elle, puisque "les gens sont beaucoup moins partis". Après la crise de 2008, "il y avait eu une baisse des départs de 2 points, elle est de 9 points à cause du Covid", a-t-elle ajouté. Les tendances à moyen et long terme sont également intéressantes, puisque si "depuis les années 2000, on observe une tendance à la baisse", l'on reste "à environ 50 à 60 % de la population qui part". Le député LFI François Piquemal avance donc un chiffre cohérent lorsqu'il évoque 40% de la population ne partant pas.
Il est logique d'observer des disparités liées au niveau de vie. Se basant sur les données de janvier 2022 récoltées par le Crédoc, l'Observatoire des inégalités a ainsi mis en avant le fait que "seuls 37 % des personnes aux revenus inférieurs à 1.285 euros mensuels ont quitté leur domicile" en 2021, "contre 72 % de celles qui disposent de plus de 2.755 euros". Outre le coût de l'hébergement ou des transports, les ménages les plus modestes ne bénéficient pas certains avantages : "les plus aisés bénéficient" ainsi plus souvent, "du fait d’amis ou de leur famille, d’un hébergement gratuit". Maisons de famille, résidences secondaires... Sans surprise, on observe aussi un impact du milieu social, les cadres supérieurs partants dans des proportions assez nettement supérieures en vacances par rapport aux ouvriers (65% contre 47%).
Si l'argument financier est le plus souvent avancé par les ménages qui ne quittent pas leur domicile, il n'est pourtant pas le seul invoqué. En effet, les éléments récoltés au fil des années par les Crédoc ont fait émerger que d'autres motifs pouvaient détourner des voyages. Les raisons de santé, (maladie, perte d'autonomie, handicap) sont avancées par environ 15% des Français qui ne partent pas en vacances. Les raisons professionnelles sont aussi évoquées, tout comme la précarité de certains contrats. Chez les plus jeunes, les périodes de vacances sont par ailleurs synonymes de travail pour financer des cursus scolaires, tandis qu'une part de la population aurait potentiellement les moyens de partir, mais n'en éprouve pas l'envie.
Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.