"Il n'y a pas lieu de suspendre la vaccination avec AstraZeneca en France", soutient Olivier Véran

V. F
Publié le 11 mars 2021 à 20h26

Source : TF1 Info

SOUPÇONS - Alors que le Danemark, la Norvège et l'Islande ont suspendu ce jeudi "par précaution" l'utilisation du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins, la France a décidé de poursuivre ses injections avec ce sérum anglo-suédois.

Déjà décrié pour une efficacité moindre (environ 70%) par rapport à ces rivaux de Pfizer et Moderna, avant que des études se montrent rassurantes, voilà que le vaccin AstraZeneca est de nouveau dans la tourmente : le Danemark, la Norvège et l'Islande ont suspendu ce jeudi "par précaution" son utilisation contre le Covid-19 en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins. 

Cette décision, prise avant tout par précaution le temps de statuer sur d'éventuels effets indésirables, n'a pas été entérinée par le régulateur européen qui a recommandé de poursuivre les injections. Selon l'EMA, en l'état des informations disponibles, le risque d'une plus forte coagulation sanguine chez les personnes vaccinées contre le Covid-19 "n'est pas supérieur à celui observé sur l'ensemble de la population". Même son de cloche pour la France, qui a estimé "qu'il n'y avait pas lieu à ce stade de suspendre la vaccination par AstraZeneca". 

Le bénéfice supérieur au risque

S'appuyant sur l'avis de l'Agence européenne, et après s'être tourné vers l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le ministre de la Santé a assuré lors d'un point presse que "le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade", ajoutant que "des enquêtes sont menées systématiquement à chaque fois qu'il y a un effet indésirable grave et déclaré".

"Les investigations sont en cours en France et à l'étranger. L'Angleterre, qui a vacciné des millions de personnes avec le vaccin AstraZeneca, enjoint à poursuivre la campagne et n'a pas (observé) à très large échelle de sur risque d'effet indésirable grave", a expliqué Olivier Véran. "Sur 5 millions d'européens (vaccinés avec AstraZeneca, ndlr), 30 personnes ont présenté des troubles de la coagulation", a-t-il poursuivi, en soulignant que cela ne constituait pas de "sur-risque statistique" par rapport à des gens non-vaccinés. 

Pour autant, "chaque dossier est analysé" pour déterminer s'il existe "un lien de causalité avec la vaccination", a-t-il précisé. "Si la situation devait évoluer, nous prendrions des décisions, mais à ce stade, il n'y a pas lieu de suspendre la vaccination".

Cet épisode risque toutefois de ternir un peu plus la réputation de ce vaccin produit par le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca et développé avec l'université britannique d'Oxford. La Grande-Bretagne, bien décidée à soutenir son vaccin, a annoncé qu'elle continuera à l'utiliser et a qualifié à nouveau ce sérum de "sûr et efficace". Pour Stephen Evans, professeur de pharmacoépidémiologie à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, le choix des trois pays nordiques reposent avant tout sur "une approche 'super prudente' basée sur des cas isolés en Europe". 


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