Vaccination : pourquoi un médecin gagne-t-il près de trois fois plus qu'un vétérinaire ?

Publié le 2 avril 2021 à 15h04

Source : TF1 Info

DÉCRYPTAGE - Selon des chiffres du ministère de la Santé, un médecin gagne 420 euros pour une demi-journée de travail dédiée à la vaccination contre le Covid-19, contre 160 euros pour un vétérinaire. Comment expliquer cette différence ?

Une rémunération qui varie du simple au triple. Selon des chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé, la vaccination contre le Covid-19 n'est pas rémunérée au même niveau en fonction des professions. Ainsi, pour une demi-journée de travail de 4 heures, un médecin gagne 420 euros, contre 280 pour un chirurgien-dentiste, 220 pour un infirmier et 160 pour un vétérinaire. Plusieurs raisons expliquent cette différence.

Selon le Syndicat national des professionnels infirmiers, les années de formation entrent en considération pour déterminer les tarifs. "La rémunération est proportionnelle au nombre d'années d'études", indique le syndicat à LCI. "Un quart d'heure d'un médecin formé en neuf ans doit être payé plus qu'un quart d'heure d'un infirmier formé en trois ans."

Cet écart n'est d'ailleurs pas spécifique à la vaccination contre le Covid-19. "Au niveau de l'Assurance maladie, les indemnités de frais de déplacements ne sont pas les mêmes pour un médecin libéral ou une infirmière libérale", poursuit le syndicat. Il est en effet "tenu compte du statut social de la personne".

"Certains confrères vont demander à ne pas être rémunérés"

Du côté des vétérinaires, presque trois fois moins rémunérés que leurs confrères médecins, on explique cet écart par le contenu du travail. "La différence est liée aux tâches qui vont nous êtres assignées", explique à LCI le Dr Laurent Perrin, vétérinaire et président du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL). "Les professionnels de santé 'classiques' risquent d'être amenés à faire de la prescription de vaccins ainsi que de la surveillance post-vaccinale. Et les infirmiers s'occuperont probablement aussi de l'évaluation des patients avant la vaccination. Idem pour les dentistes. Nous, vétérinaires, resterons cantonnés à l'injection et éventuellement à la préparation des doses."

Ces écarts de rémunération ne sont d'ailleurs pas un problème pour les vétérinaires. "Ce tarif a été fixé par le ministère de la Santé", précise le Dr Perrin. "Nous sommes sollicités pour venir en complément d'un effort de toute la Nation. Et nous sommes appelés au volontariat, ce n'est pas une réquisition." Certains professionnels pourraient même se passer de ce salaire. "Je pense que plusieurs confrères vont demander à ne pas être rémunérés", assure le président du SNVEL, fier que "l'expertise des vétérinaires soit reconnue" au cours de "cet effort national". Ces derniers interviendront dans les vaccinodromes.


Idèr NABILI

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