MANIFESTATION - Plusieurs centaines de personnes ont participé ce samedi après-midi dans le calme à Valenciennes à une marche en soutien à Manuel C., Gilet jaune ayant perdu l'usage d'un œil après avoir été blessé par un projectile probablement tiré par la police, à Paris le 16 novembre.
À Valenciennes, ville dont il est originaire, tout le monde l’appelle "Manu". Sorti de l’hôpital jeudi après y avoir été opéré, Manuel C., cet homme de 41 ans qui a perdu un œil samedi dernier à Paris sur la place d'Italie en marge de la manifestation des Gilets jaunes, a été chaudement applaudi par la foule quand, ce samedi, il est arrivé en voiture sur le parking d’une zone industrielle faisant office de point de départ pour le cortège s’étant réuni afin de le soutenir. "On est tous unis. On a le droit de manifester. Toutes ces mutilations, c'est pas normal, on est en France, on a le droit de manifester", a-t-il notamment déclaré, face aux micros qui l’attendaient.
Des manifestants "comme une famille"
Aux cris de "Justice ! Justice !" ou en entonnant la Marseillaise, plusieurs centaines de personnes ont ensuite défilé dans le calme. Parmi eux, Jérôme Rodrigues, autre Gilet jaune blessé gravement à l'œil, le 26 janvier, et dont la plainte a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec arme". Face aux médias, il a réitéré sa demande d’un "organe indépendant" pour "enquêter sur les policiers", et déploré que ces derniers ne portent parfois pas le moindre signe distinctif lorsqu’ils interviennent dans les manifestations. "On est ici pour soutenir Manu", a-t-il enfin insisté.
📢🧔🏻 #pourmanudunord Rencontre avec Manu qui m’apprend que l’on c’était vu peu avant son agression ! L’un de ses derniers regards 😢 pic.twitter.com/TbcWBJGWi1 — Jerome Rodrigues Officiel (@J_Rodrigues_Off) November 22, 2019
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir ledit "Manu" place d'Italie durant la manifestation du 16 novembre. Alors que la situation est très tendue aux alentours, lui discute à l'écart du chaos avec d'autres manifestants quand, soudainement, un projectile vient le heurter à l'oeil gauche. Lundi, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a annoncé qu'il allait saisir l'IGPN (Inspection générale de la police nationale). Tandis que, de son côté, le parquet de Paris a ouvert une enquête judiciaire pour "violence par personne dépositaire de l'autorité publique avec armes ayant entraîné une interruption temporaire de travail de plus de huit jours", et confié les investigations à l'IGPN.
"Je vais pleurer d’un œil"
Mais cela ne satisfait pas "Manu" qui, via son avocat Arié Alimi, a annoncé le prochain dépôt d’une plainte auprès du doyen des juges d'instruction pour réclamer une requalification criminelle des investigations, et pour "violation de liberté individuelle", en visant nommément le préfet Lallement, ainsi accusé de complicité pour avoir autorisé l'usage de lanceurs de grenade 56 mm... En attendant de voir comment ces procédures évoluent, le principal intéressé s’est laissé aller, ce samedi, à une émotion très spontanée, et même à un peu d’humour : "Tous ces gens, c’est comme une famille. C’est des gens qui soutiennent. J’ai reçu tellement de soutiens de toute la France, j’étais obligé de venir... Je suis très ému, limite je vais pleurer d’un œil."
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