Vendée : enquête du diocèse sur des faits de pédocriminalité

Les faits se seraient déroulés entre 1950 et 1979. Le diocèse de Vendée en a pris acte mercredi 31 octobre, en annonçant qu'elle enquêtait sur des faits de pédocriminalité dans deux paroisses. Dans le cadre de ces investigations, l'évêque de Luçon Mgr François Jacolin a d'ores et déjà décidé de suspendre deux prêtres de tout ministère public.

"Certains prêtres ont failli gravement en commettant des abus sexuels, gestes inacceptables, sur des enfants qui leur étaient confiés dans le cadre du petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers ainsi que dans le cadre de l'institution Saint-Joseph de Fontenay-le-Comte", a-t-il précisé par voie de communiqué.

Sont concernés par cette enquête du diocèse des témoignages mettant en cause "8 à 9 prêtres" dans un premier établissement situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Nantes, dont deux seulement sont toujours en vie. Ils ont été suspendus "provisoirement de tout exercice public de leur ministère (...) en attendant un jugement définitif de l’Église". Par ailleurs, à Fontenay-le-Comte, quatre prêtres ont été accusés, mais seul un d'entre eux est encore vivant. Mgr François Jacolin a estimé à son sujet qu'"il est nécessaire de commencer par une recherche approfondie". 

En ce qui concerne la justice pénale, deux signalements avaient été faits auprès du procureur de la République en 2012 puis en 2016, par le diocèse. Mais celui-ci de préciser qu'après enquête, la justice civile avait abandonné les poursuites, car les faits, "bien que solidement établis, étaient prescrits". Le diocèse ajoute : "Pour l’Église, il n'y a pas de prescription à la souffrance des personnes concernant les actes pédocriminels".

Une enquête canonique, à défaut d'une enquête judiciaire donc, qui intervient alors qu'un ouvrage d'un ancien pensionnaire du séminaire de Chavagnes-en-Paillers, "Une Croix sur l'enfance", a récemment connu un succès en librairie dans la région. Jean-Pierre Sautreau témoigne dans ce livre, dont Mediapart s'est fait l'écho, sorti en août dernier de "l'humiliation et la souillure, la solitude et la mélancolie" qu'il a connues dans l'établissement où il était entré en avril 1960. Il avait alors 11 ans.