DON POUR TOUS - Suite à la proposition portée par des députés majoritairement de gauche, l’Assemblée nationale a voté la fin de la période d’abstinence pour les dons de sang d'homosexuels ou de bisexuels.
Les députés ont validé mercredi l’amendement qui vise à supprimer la discrimination envers les homosexuels et bisexuels qui désirent donner leur sang. Depuis le 1er février dernier, ils doivent réaliser quatre mois d'abstinence minimum pour faire un don.
Cet amendement, rapporté par le député du PS Hervé Saulignac, a été déposé en juin dernier et signé par une centaine de députés majoritairement de gauche. Ils précisent que "les critères de sélection du donneur ne peuvent être fondés sur le sexe du ou des partenaires avec lesquels il aurait entretenu des relations sexuelles".
Amendement adopté en commission #PJLBioethique ! Merci à la centaine de cosignataires, aux rapporteurs Touraine et @PBertaGard , aux président-e-s @AndreChassaigne , @jclagarde , @M_Orphelin et @Valerie_Rabault Restons mobilisé-e-s en séance pour que cette discrimination prenne fin! pic.twitter.com/x1ueAl3DID — Herve Saulignac (@hsaulignac) July 1, 2020
Même si ce vote est un grand pas, il n’y a pourtant pas encore de quoi se réjouir. L'acception de cet amendement est une avancée, mais rien ne certifie que le changement aura bien lieu. Depuis lundi, l’Assemblée nationale, en commission spéciale, a ouvert la deuxième lecture du texte de loi sur la bioéthique, suite à la modification de certains articles par le Sénat.
Les amendements votés cette semaine doivent donc être réétudiés par l’Assemblée nationale le 6 juillet, puis passer devant le Sénat.
Une interdiction qui date d’il y a 40 ans
C’est en 1983 que la loi visant à interdire les hommes homosexuels ou bisexuels de donner leur sang a été votée. Malgré les tests systématiques sur les échantillons récoltés, les résultats médicaux ne pouvaient garantir un risque zéro. Face à l’ampleur des contaminations du Sida, qui touchaient alors majoritairement les homosexuels, cette loi a été adoptée. Aujourd’hui, cette interdiction n’a plus de sens puisque le virus touche le monde entier et hétérosexuels et homosexuels ont autant de chance de l’attraper.
Pourtant, la loi a mis du temps à se mettre à la page … C’est seulement en 2016 que les critères pour les dons du sang ont été modifiés. Les homosexuels ont alors été autorisés à faire en faire, seulement s’ils ont été abstinents pendant au moins un an. Ensuite, en 2018, l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn déclare vouloir mettre fin aux douze mois d’abstinence.
Don du sang : à l' @AssembleeNat j'ai pris l'engagement de retirer le critère des 12 mois d'abstinence. La loi prévoit deja la non discrimination. La définition des critères appliqués aux donneurs doit relever du règlement, non de la loi, pour une meilleure réactivité si épidémie. — Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) October 12, 2018
Promesse tenue puisque dès le 1er février 2020, les homosexuels ont vu ce temps réduit à quatre mois. Une amélioration qui reste une inégalité face aux hétérosexuels qui n’ont pas à faire face à ce critère. Mais le gouvernement n'a pas dit son dernier mot. Pour lui, cette réduction est une "première étape" vers un alignement pour 2022 aux mêmes conditions que pour les hétérosexuels.
D’autres avancées dans le texte de loi sur la bioéthique
Depuis lundi, les députés ont aussi voté un texte du Modem autorisant le don de gamètes entre deux femmes, si elles sont en couple et si l’une d’elle est infertile.
Avant le vote sur l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, l'Assemblée nationale a accepté le texte sur l'appariement : en cas de PMA, la recherche d’un donneur avec des caractéristiques proches à celles du couple receveur ou de la femme receveuse sera alors possible qu’avec l’accord de ces derniers.
Enfin, l'amendement de la majorité qui incite les parents dont les enfants sont issus de la PMA à "anticiper et à créer les conditions qui leur permettront d'informer l'enfant, avant sa majorité, de ce qu'il est issu d'un don " a également été voté.
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