Incendies en Gironde : la galère et l'angoisse des milliers d'évacués

Léa Tintillier | Reportage TF1 Florence De Juvigny, Alexandra Viera, Nicolas Forestier
Publié le 15 juillet 2022 à 16h56

Source : JT 13h Semaine

Depuis mardi, plus de 11.000 personnes ont été évacuées à cause des incendies en Gironde.
Certains habitants ont trouvé refuge chez des proches, tandis que des vacanciers ont écourté leurs vacances.
Les équipes de TF1 sont allées à leur rencontre.

Une lutte au "corps à corps". Les pompiers bataillent toujours ce vendredi en Gironde contre les deux incendies "toujours pas fixés" qui ont déjà brûlé près de 7700 hectares de pins et entraîné de nouveau l’évacuation de centaines de personnes. 

Dans le secteur de Cazaux, un bourg de la commune très étendu de La Teste-de-Buch, sur le bassin d'Arcachon, trois maisons et quelques cabanes ont été détruites dans la nuit, et 4.000 personnes ont été évacuées par précaution jeudi, jour de fête nationale. Tant qu’ils ont pu, les habitants de Cazaux sont restés pour protéger leur maison. Mais ce jeudi soir, il a fallu se résigner et fuir. Certains ont passé la nuit dans leur voiture, comme ces deux habitants que TF1 interroge dans le reportage en tête de cet article. "Les poussières étaient tellement intenses ! On recevait des flammèches et des copeaux, c’était irrespirable", dit la femme. Aujourd’hui, ils vont retrouver leurs proches, mais il leur est difficile de penser à autre chose. "Au retour, est-ce qu’on va trouver des cendres ? Est-ce qu’on va trouver une maison ?", demande l'homme.

Depuis trois jours, les évacués se succèdent dans un hangar prévu à cet effet. Des étudiantes étaient au camping. Elles ont tout quitté au milieu de la nuit pour se réfugier ici. Sur elles, leurs papiers et des tee-shirts prêtés. "On va devoir rester jusqu’à ce qu’on récupère nos affaires, quitte à rester ici ou alors le camping nous a proposé de nous héberger gratuitement", témoigne l’une d’elles. 

Des vacances écourtées

Pas d’évacuation pour une autre famille, mais elle écourte ses vacances trop enfumées. Une nuit à Bordeaux jeudi soir puis retour à Paris, alors qu'elle devait rester jusqu’à la fin du mois. "On a décidé de plier les affaires, charger la voiture en urgence et de sortir de ce nuage, parce que ça devenait vraiment compliqué", explique le père de famille. "Je n’arrêtais pas de me réveiller pour tousser, c’était très énervant", ajoute son petit garçon. Au total, ils vont débourser 220 euros pour trois chambres, qui n’étaient pas prévus dans leur budget. 

Si la situation est désormais "favorable" dans le bourg de Cazaux, les autorités restent extrêmement vigilantes alors que le feu a déjà consumé 3150 hectares dans la forêt de pins adossée à la célèbre dune du Pilat, et "progresse" maintenant vers le sud, toujours poussé par les vents et les chaleurs intenses. 

En ce quoi qui concerne l'autre grand incendie dans la région, la situation est jugée "extrêmement compliquée" dans le secteur de Landiras, une zone peu dense près de Langon, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux, où le feu a englouti 4500 hectares. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une évacuation a été ordonnée pour 480 personnes de trois villages (Origne, Balizac et Louchats) de ce secteur. 

11.300 personnes évacuées

Depuis mardi, ces incendies géants mettent au défi un millier de pompiers, appuyés par trois Canadairs et un Dash, et ont engendré l’évacuation de 11.300 personnes au total, dont 10.000 pour le seul secteur de La Teste. 

Plus loin, dans un camping de Biscarosse, certains rendent aussi leur clé. À l’accueil, on compte une cinquantaine de départs anticipés sur 4.000 emplacements. Car beaucoup tentent de profiter de leurs vacances malgré tout. "C’est vrai qu’on voit la fumée et l’odeur qui vient jusqu’ici, mais à part ça, on n’a rien nous dans le camping", affirme un homme. Mais toujours sur le qui-vive. "Si on doit partir rapidement, on ferme les valises et on part. C’est vrai qu’on y pense. On regarde les informations tous les jours, plusieurs fois par jour", ajoute sa femme. Alors, avec leurs enfants, ils ne se séparent plus et ne s’éloignent pas du camping au cas où.


Léa Tintillier | Reportage TF1 Florence De Juvigny, Alexandra Viera, Nicolas Forestier

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