D'après une étude, un étudiant sur deux affirme ne pas manger à sa faim.Avec l'inflation, les budgets déjà très serrés ne permettent plus de faire face.Les centres d'aide alimentaire sont inquiets et débordés.
Chaque semaine, la même distribution d'aide alimentaire et chaque semaine, de plus en plus de bénéficiaires. Avant, il fallait se priver de viande, aujourd'hui, même les légumes deviennent hors de portée pour certains étudiants. "Le marché, ce n'est plus possible. C'est trop cher maintenant. Même là, on se sent pris, on se sent coincé. Des pommes de terre, des pommes, des courgettes, ce n'est pas mirobolant", explique un étudiant dans la file.
À 19h30, la distribution démarre. Une impressionnante file d'attente s'étend sur plusieurs centaines de mètres. Ici, neuf étudiants sur dix affirment être obligés de sauter des repas et l'inflation actuelle aggrave le constat.
12 euros par semaine pour se nourrir, se soigner et s'habiller
Dans la foule, certains étudiants viennent avec leurs enfants. À l'intérieur, un panier repas est donné, contenant des produits frais, bientôt périmés. Ils sont fournis par des supermarchés de grandes marques, mais aussi des producteurs bio et locaux. Près de 200 000 repas ont été distribués le mois dernier, rien qu'en Île-de-France, par l'association Linkee, qui vient de réaliser une vaste étude auprès de ses bénéficiaires.
Une fois le loyer payé, il ne reste aux étudiants, bien souvent, presque plus rien pour vivre. "12 euros par semaine pour acheter à manger, pour se soigner, se vêtir, acheter leurs livres scolaires... Aujourd'hui avec l'inflation, 12 euros, on n'achète plus rien. On est inquiet parce qu'ils n'ont pas tous encore allumé le chauffage", explique une bénévole. Une heure et demie plus tard, toujours une immense file d'attente dehors.
À la faculté des sciences de Jussieu, à Paris, nous rencontrons deux étudiantes qui ont chacune un petit boulot pour subvenir à leurs besoins. Elles ont 70 euros tous les mois pour se nourrir. "C'est très compliqué, mais on essaye de s'autosuffire", explique l'une d'elles. "Pâtes, riz, sauce, ça s'arrête là. Plus quelques condiments, c'est tout. Et je ne trouve pas ça normal de trimer deux fois plus à cet âge-là, alors qu'on a des études à côté", détaille cette jeune femme.
Pour répondre à l'urgence, le gouvernement vient de débloquer 10 millions d'euros pour l'aide alimentaire aux étudiants. Les associations réclament, elles, un plan plus ambitieux sur plusieurs années.
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TF1 Info