Les avions de l’armée, régulièrement en opération dans le cadre de l’OTAN, sont parfois confrontés à des moments de tension face à des appareils russes.Suivez l’une de ces interventions avec les pilotes français depuis le cockpit.
Les avions de l'armée sont régulièrement en opération dans le cadre de l'OTAN, et qui sont parfois confrontés à des moments de tension face à des appareils russes. Le 20H de TF1 vous fait vivre l'une de ces interventions, filmée depuis le cockpit de l'appareil.
Comme vous pouvez le voir dans le sujet en tête de cet article, ces pilotes français ignorent encore leur cible. Ils ont juste cet ordre de l’OTAN qui vient de tomber et qui nécessite un décollage immédiat. C’était quelques mois plus tôt, en décembre 2022, en Lituanie. Une fois en vol, Michaël, pilote de Rafale, et son coéquipier, découvrent un avion à intercepter, à savoir un IL-20, avion de renseignement russe, bientôt rejoint par deux avions de chasse, des Sukhoi-27. Chaque détail est transmis en temps réel à leur commandement. "On va juste donner cette information qu'il y a un pilote à bord, et deux missiles qui sont accrochés sous les ailes", explique le pilote dans le sujet.
Ces avions circulent entre la Russie et l’enclave russe de Kaliningrad. Comme souvent, ils passent au large des États Baltes et en ont le droit, mais sont censés prévenir : "L'idée, c'est de montrer notre présence et leur rappeler que s'ils ne suivent pas les règles, il y aura forcément des chasseurs qui vont aller à leur rencontre et seront là pour les escorter", poursuit-il.
"Il faut un certain sang froid"
De retour de mission, sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, Vincent, pilote lui aussi, raconte son tout premier face-à-face en vol. C’était avec un Sukhoi-34. Ils sont alors à huit kilomètres d’altitude, à 600 km/h et à seulement quelques mètres d’écart (voir image-ci-dessous) : "Nous, au sein de l'OTAN, on n'a pas l'habitude de s'entrainer avec eux. Donc, on ne connait pas vraiment leur procédure, leur façon de faire, leur manière d'évoluer. Donc, on va prendre toutes les marges possibles en se rapprochant de lui pour ne pas le surprendre."
Il faut un maximum de précaution, car dans le contexte géopolitique tendu actuel, il n’est pas question de provoquer les Russes. "Il faut un certain sang-froid", poursuit le pilote. "Car, si on surréagissait et qu'on tirait un missile, cela pourrait être considéré comme un acte d'agression." Et, aussi paradoxal que cela puisse paraître, "il y a toujours une forme de respect entre les pilotes de chasse de différentes nations." En quatre mois de mission, les pilotes français ont dû intervenir à quinze reprises sur des avions russes, sans incidents. Des manœuvres qu'ils travaillent en permanence, sous forme d'exercice, depuis le début de leur carrière.